REALISATION Alain BerbĂ©rian PRODUCTION TĂ©lĂ©ma, StudioCanal, France 3 CinĂ©ma AVEC Chantal Lauby, Alain Chabat, Dominique Farrugia, GĂ©rard Darmon, Sam Karmann, Jean-Christophe Bouvet, Tcheky Karyo, Daniel GĂ©lin, Jean-Pierre Bacri, Eddy Mitchell, ValĂ©rie Lemercier PAS AVEC GĂ©rard Lanvin il sâest pĂ©tĂ© le tendon SCENARIO Chantal Lauby, Alain Chabat, Dominique Farrugia PHOTOGRAPHIE Laurent Dailland TULLES A VUE Kim Onku MONTAGE VĂ©ronique Parnet BANDE ORIGINALE Philippe Chany ORIGINE France TITRE ORIGINAL Ze City Of Ze Trouille GENRE ComĂ©die DATE DE SORTIE 9 mars 1994 DUREE 1h40 BANDE-ANNONCE Synopsis De nos jours, Ă Cannes, pendant le Festival. Pas facile pour Odile Deray, petite attachĂ©e de presse de cinĂ©ma, de faire parler de son film Red is Dead », petit film dâhorreur de sĂ©rie Z aux acteurs improbables. Mais un jour, la chance sourit Ă Odile un tueur en sĂ©rie commet des meurtres exactement de la mĂȘme maniĂšre que dans le film. Une publicitĂ© inespĂ©rĂ©e qui convainc Odile de faire immĂ©diatement venir Simon Jeremi, acteur principal du film, un peu simplet. Pour le protĂ©ger, elle engage aussi un garde du corps, Serge Karamazov, plus intĂ©ressĂ© par les filles que par sa mission. Dans la fiĂšvre de Cannes, avec un tueur en libertĂ©, un politicien vĂ©reux et un commissaire principal obsĂ©dĂ© par les mĂ©dias, Odile, Simon et Karamazov devront jouer des coudes pour arriver intacts jusquâaux marches du Grand Palais⊠Ce film-lĂ , vous lâavez vu 250 fois. Vous nâhĂ©sitez pas Ă le revoir dĂšs quâil repasse Ă la tĂ©lĂ©. Vous connaissez les dialogues par cĆur. Vous ĂȘtes dĂ©sormais capables de danser la Carioca. Vous savez que câest gĂ©nial parce que câest trop drĂŽle. Et vous pensez quâil nây a rien dâautre Ă dire⊠Euh⊠Câest un film de Nuls, fait par des Nuls, pour pas que des Nuls. Câest la belle histoire de trois chtarbĂ©s du tube cathodique qui sont entrĂ©s dans le cinĂ©ma autant par envie que par suite logique, comme un point dâorgue Ă toute une carriĂšre passĂ©e Ă transformer ton dĂ©codeur Canal+ en boĂźte Ă meuh gĂ©ante. Sauf que viser le 7Ăšme Art longtemps aprĂšs Objectif Nul, ça nĂ©cessitait bien plus que des gimmicks et des phrases chocs. Pas de souci pour Chantal Lauby, Dominique Farrugia et Alain Chabat chacun avait dĂ©jĂ son propre bagage cinĂ©phile le nĂ©orĂ©alisme italien pour lâune, le cinĂ©ma français pour le second, la culture Mad Movies pour le troisiĂšme, tous se perfusaient dĂ©jĂ Ă tout un pan du pastiche anglo-saxon des ZAZ aux Monty Python en passant par le Saturday Night Live, et pendant ce temps Ă Vera Cruz, ils avaient une bonne idĂ©e cachĂ©e au fond de leur sombrero Ă conneries. Et par une bonne idĂ©e », on nâentend pas un film dâauteur français du genre Blanche-Neige et les Sept Mercenaires, oĂč tout se rĂ©sume Ă des gens qui se rencontrent dâabord, se bagarrent ensuite et sâenculent Ă la fin. Non, lâidĂ©e, câĂ©tait plutĂŽt un mockumentaire » oĂč un serwoyl kĂ©lore massacre Ă la faucille et au marteau les projectionnistes dâune sĂ©rie Z horrifique en plein Festival de Cannes. Pour diriger le machin, ils avaient mĂȘme trouvĂ© mieux que Rony Abitbol en la personne du monteur Alain BerbĂ©rian, qui tournait alors des fausses pubs pour Farrugia. Restait Ă convaincre les huiles du Canal pas trĂšs chaudes au dĂ©part â elles tenaient plus Ă lâantenne quâĂ la camĂ©ra et les producteurs de la capitale pas trĂšs inspirĂ©s Ă lâarrivĂ©e â Claude Berri a dit quâil ne voyait pas le rapport de leur signer un gros chĂšque. Une fois le scĂ©nario emballĂ© façon brainstorming de trucs nonsense, il nây avait plus quâĂ changer le titre FauchĂ© en La CitĂ© de la peur, histoire de rappeler Ă Chabat ses annĂ©es de jeune cinĂ©phile accrĂ©ditĂ© sur la Croisette â il Ă©cuma longtemps les salles de la rue dâAntibes pour sâoffrir sa dose de Troma ou de Sam Raimi⊠Vingt-cinq ans aprĂšs, que reste-t-il du truc ? DĂ©jĂ lâincapacitĂ© de dire Je nâĂ©crirais rien sur ce film, câest une merde ! ». Parce quâil nây a que les curĂ©s de TĂ©lĂ©rama pour oser dire ça. Parce quâil y autant de choses Ă dire quâĂ Ă©crire dessus. Parce que cette comĂ©die mortelle continue de nous tuer. Et parce que⊠ah⊠attention, ça va couper⊠TCHAK !!! SUITE A LA TRAGIQUE DISPARITION DE NOTRE RĂDACTEUR, NOUS VOUS INFORMONS QUE LE RESTE DE CETTE CRITIQUE SERA RĂDIGĂ PAR UNE INTELLIGENCE ARTIFICIELLE BREVETĂE. MERCI DE VOTRE COMPRĂHENSION. Tout a dĂ©jĂ Ă©tĂ© dit sur La CitĂ© de la peur. Dâabord son trio de tĂȘte quâon adore. Chantal Lauby en attachĂ©e de presse vĂ©nale et maladroite qui porte un nom sujet Ă divers jeux de mots. Alain Chabat en garde du corps obsĂ©dĂ© et trompettiste du nom de Karamazov aucun lienâŠ. Dominique Farrugia en acteur benĂȘt qui vomit dĂšs quâil est content. Il y a ensuite tous ces camĂ©os qui surgissent par paquets de douze Salut ça va ? On relĂšve dĂ©jĂ dâanciens invitĂ©s de Les Nuls lâĂ©mission, comme Tcheky Karyo Moi câest Serge, le gars du magnĂ©to Daniel GĂ©lin, Jean-Pierre Bacri ou Eddy Mitchell Jâai la tĂȘte dans le cul, ça pue un peu qui font un petit coucou dâune minute juste pour se faire tuer Et jâai des gencives de porc, ça pue un peu plus Sans oublier tous ces guests insensĂ©s et parfois bien cachĂ©s dans le dĂ©cor Pierre Lescure Jâai aussi fumĂ© un pĂ©tard⊠Daniel Toscan du Plantier, Dave, Patrice Laffont, Jennifer Ayache, Rosanna Arquette ⊠ainsi quâun type au champ de tir, il mâa dĂ©concentrĂ© pendant que je visais et mĂȘme le mec qui a fait Avatar⊠Sans oublier cette apparition posthume du regrettĂ© Bruno Carette Ah sinon, jâai vu le film de Les Nuls dans un film dâarchive Il y a un majestueux Ă©lan dedans Il y a aussi plein de seconds rĂŽles de premier choix, comme ValĂ©rie Lemercier Câest la meuf des Visiteurs qui le porte en fourrure Jean-Christophe Bouvet dans un rĂŽle fortement inspirĂ© dâun mafieux Ca parle aussi dâune pourriture communiste qui bute des mecs GĂ©rard Darmon qui frime et qui rigole de ses propres blagues Y a mĂȘme Chabat qui drague une jolie blonde au dĂ©but et le fameux RĂ©gis, qui est forcĂ©ment un con mĂȘme si câest ici le futur rĂ©alisateur de The Artist qui lâinterprĂšte Elle a un trĂšs joli dĂ©colletĂ© Enfin, il faut aussi citer ses irrĂ©sistibles parodies de films le gĂ©nĂ©rique de Bad Taste, la cabane dâEvil Dead, lâinterrogatoire de Basic Instinct On dirait la grande suĂ©doise que jâai draguĂ©e au Cap dâAgde lâĂ©tĂ© dernier le shopping sur fond de la chanson de Pretty Woman, la Sarah Connor Ă liquider de Terminator, le chargeur vidĂ© en lâair Ă la sauce Point Break, le thĂšme musical de Love Story En la regardant, je repensais aux scĂšnes bruitĂ©es Ă la bouche entre le garde du corps et la sous-prĂ©fĂšte dans ce film ouzbek sous-titrĂ© en moldave oĂč câĂ©tait si mal cadrĂ© quâon nâarrivait pas Ă distinguer autre chose que le dĂ©colletĂ© plongeant de la blonde qui se beurrait la raie, tandis quâun commissaire en string lui demandait la diffĂ©rence entre un pullover et une moule, et soudain voilĂ que⊠⊠⊠⊠⊠⊠SUITE A UN PIRATAGE DE NOTRE INTELLIGENCE ARTIFICIELLE PAR UN VIRUS, NOUS VOUS INFORMONS AVOIR PROCĂDĂ A UNE MISE A JOUR DE SĂCURITĂ. NOUS TENONS A PRĂSENTER NOS EXCUSES POUR CES PHRASES HORS SUJET ET DE TRĂS MAUVAIS GOĂT. LAISSONS LA POLICE FAIRE SON TRAVAIL. DES QUE NOUS AURONS DE PLUS AMPLES INFORMATIONS, CROYEZ BIEN QUE VOUS EN SEREZ LES PREMIERS INFORMĂS. MERCI DE VOTRE RE-COMPRĂHENSION. ⊠les assistants surexcitĂ©s qui suivent leur patron comme dans Brazil, la longue descente dâescalier des Incorruptibles et du CuirassĂ© Potemkine, et bien sĂ»r La Carioca de Hamburger Film Sandwich qui offrit Ă GĂ©rard Darmon et Alain Chabat leur scĂšne la plus mĂ©morable. Rien de tout cela nâa vieilli. On se rĂ©cite encore les rĂ©pliques hilarantes du film au cours de pauses cafĂ© ou de dĂźners entre amis. On sait toujours quoi rĂ©pondre Ă chaque emploi du verbe bluffer » ou Ă chaque fois quâon nous propose un whisky. Chaque nouvelle gĂ©nĂ©ration entretient le culte de cette pure ode Ă la dĂ©conne et contribue Ă Ă©largir la liste de ses fans. La force comique de La CitĂ© de la peur, on la doit surtout Ă cet humour anglo-saxon intemporel qui carbure Ă lâabsurde et au nonsense â celui-lĂ mĂȘme qui fit le sel des prestations tĂ©lĂ©visĂ©es des Nuls â et non pas Ă ce sens de la franchouillardise hexagonale qui sonne aujourdâhui ringard. Chaque Ă©clat de rire gĂ©nĂ©rĂ© par cette comĂ©die culte donne tort Ă tous ceux qui ont tendance Ă considĂ©rer le pastiche comme un genre Ă©teint ». Bref, aprĂšs 25 ans et un nombre de visions qui doit friser le double, câest toujours aussi drĂŽle. Câest toujours aussi con. Et câest toujours aussi⊠SUITE A LA RĂSURRECTION INATTENDUE DE NOTRE RĂDACTEUR, NOUS VOUS INFORMONS QUE LâINTELLIGENCE ARTIFICIELLE A ĂTĂ DĂSACTIVĂE ET QUE LA CRITIQUE PEUT DĂSORMAIS REPRENDRE NORMALEMENT. MERCI DE VOTRE RE-RE-COMPRĂHENSION. en rĂ©alitĂ©, Guillaume Ă©tait juste parti sâacheter des clapiottes au Monoprix du coin, mais il nâosait pas trop le dire⊠Nây aurait-il rien Ă dire Ă propos dâun film sur lequel tout aurait dĂ©jĂ Ă©tĂ© dit, voire mĂȘme sous prĂ©texte que la frĂ©quence de rires et de situations cultes se suffirait Ă elle-mĂȘme ? A vrai dire, le cas est un peu le mĂȘme que pour bon nombre de comĂ©dies françaises aussi populaires que musĂ©ifiĂ©es, comme Le PĂšre NoĂ«l est une ordure de Jean-Marie PoirĂ© ou Les Tontons flingueurs de Georges Lautner, vĂ©ritables monuments encore aujourdâhui Ă©crasĂ©s par lâadmiration que suscitent leurs dialogues cocasses et leurs situations tordantes, alors que leur mise en scĂšne, tantĂŽt brouillonne tantĂŽt inspirĂ©e, mĂ©riterait elle aussi une analyse plus approfondie et un autre statut que celui de cinquiĂšme roue du carrosse. Rappelons que la comĂ©die est moins une affaire de rire que de mĂ©canique, visant Ă faire se frotter une situation dĂ©lirante Ă quelque chose de concret le rĂ©el, un thĂšme, les conventions dâun genre⊠et ce afin dâĂ©viter le pur exercice de style sans substance â la coutume du rire pour le rire » a tĂŽt fait de trouver ses limites. Une rĂšgle qui a certes ses maĂźtres insurpassables Tati, Lubitsch, Edwards, Wilder, Keaton, Chaplin⊠je continue ?, mais qui nâest pas un absolu Ă suivre aveuglĂ©ment, loin de lĂ . Le jeu sur la matiĂšre comique peut en soi ĂȘtre suffisant et servir Ă lui seul de mĂ©canique, et lĂ -dessus, les deux rĂ©fĂ©rences centrales des Nuls ont valeur de dieux vivants. Si lâon revoit les crĂ©ations des ZAZ et des Monty Python, souverains absolus du pastiche absurde et dĂ©glinguĂ©, la recette gagnante Ă©tait une parfaite rĂšgle de trois choisir des scĂšnes prĂ©existantes et identifiĂ©es dans des films ou dans des faits historiques, multiplier la folie du contenu par des dĂ©tails invraisemblables qui poussent Ă fond tous les curseurs du nonsense, et diviser le rĂ©sultat en plusieurs scĂšnes habilement montĂ©es qui font se succĂ©der tous les champs possibles du gag absurde, scatologie, running gag, dĂ©tournement parodique, comique de situation, technique de lâĂ©lastique, gags volontairement nuls », etcâŠ. Le tout, bien sĂ»r, avec le regard et la prĂ©cision dâun vrai metteur en scĂšne pour rendre le rythme dĂ©moniaque. Il en est de mĂȘme avec La CitĂ© de la peur. Sur ce mix entre comĂ©die et film dâhorreur, et au risque de crisper les adorateurs aveugles des Nuls, câest bel et bien la virtuositĂ© et la patte cinĂ©phile dâAlain BerbĂ©rian qui constituent les plus grandes forces du film. Cinq ans avant de nous faire involontairement rire avec des choses horribles lâeffarant Six-Pack, le bougre utilisait son sens de la technique Ă bon escient pour ses dĂ©buts au cinĂ©ma. Sur chaque solution Ă trouver pour se dĂ©partir scĂšne aprĂšs scĂšne dâune intrigue ouvertement dĂ©bile, il rĂ©pondait par une mise en scĂšne Ă©patante, attachĂ© Ă ne jamais perdre de vue son enjeu central â aussi con soit-il â et Ă imposer un premier degrĂ© bĂ©tonnĂ© dans le traitement de chaque scĂšne plus une situation se veut drĂŽle, plus elle doit ĂȘtre traitĂ©e avec le plus grand sĂ©rieux. Quand bien mĂȘme la folie de son trio vedette aurait toutes les chances de lui faire perdre le contrĂŽle de son dĂ©coupage, en particulier quand de soudaines ruptures de ton viennent trouer le rĂ©cit comme la parodie de pub Renault ou la scĂšne bruitĂ©e Ă la bouche », BerbĂ©rian trouve toujours une solution, visuelle ou sonore, pour relier chaque idĂ©e Ă lâensemble et servir ainsi lâhumour dĂ©calĂ© de ce quâil filme. En outre, sa cinĂ©philie a aussi son mot Ă dire. On le savait auteur en 1988 dâun court-mĂ©trage construit en hommage Ă Hitchcock Short Night, mais ici, il enfonce le clou en intĂ©grant les clins dâĆil des Nuls dans une narration codifiĂ©e, rattachĂ©e aux fibres communes de la farce british et du thriller Ă lâamĂ©ricaine. Du coup, on imagine bien quâentre les mains dâun John Landis, le rĂ©sultat aurait Ă©tĂ© le mĂȘme. Ce jeu constant et savant sur le montage, associĂ© Ă des micro-dĂ©tails visuels et sonores qui ne se repĂšrent quâĂ force de visions rĂ©pĂ©tĂ©es lâusage du bouton Pause » est parfois trĂšs utile pour dĂ©nicher de bidonnantes Ăąneries sur lâarriĂšre-plan, garantit encore au film de ne rien perdre de son efficacitĂ© au fil des annĂ©es. LâĂ©criture du scĂ©nario, elle, assume avec modestie son simple statut de moulinette Ă vannes » lâintrigue pas que policiĂšre est dĂ©bile Ă souhait, les ficelles narratives sont grosses comme des Ă©lĂ©phants ou des hippopotames, Ă vous de dĂ©ciderâŠ, et sa satire du microcosme du 7Ăšme Art â une armada de faux cils et de gens marteaux qui dĂ©filent en pingouins sur la Croisette â se veut plus gentille quâautre chose. A quoi bon sâen plaindre puisque lâintĂ©rĂȘt nâest pas lĂ ? Lorsque le film sort en salles en mars 1994, il reste Ă peine deux mois avant que lâon se mette soudain Ă servir de la pulp fiction juteuse sur lit de carpette rouge face Ă la MĂ©diterranĂ©e. Et bien que La CitĂ© de la peur nâait a priori rien Ă voir avec la structure narrative dâun pulp, sa compilation bon marchĂ© â et bon enfant â de personnages gratinĂ©s et de genres populaires polar, action, horreur, slapstick, etc⊠nâen est pas si Ă©loignĂ©e. Sans doute parce que ses crĂ©ateurs, de par leurs prestations tĂ©lĂ©visĂ©es totalement WTF, avaient dĂ©jĂ le goĂ»t de cette matiĂšre filmique pulpeuse que lâon malaxe le plus possible avant de la faire tourner. Ce qui est filmĂ© nâa pas Ă ĂȘtre cohĂ©rent ou vraisemblable. Seul compte lâeffet recherchĂ© â toujours liĂ© aux fondamentaux du 7Ăšme Art â et la surprise qui en dĂ©coule. Et du coup, oĂč est lâanomalie dans le fait dâintĂ©grer des mimes â et un ralenti dâanthologie sur un Chabat Ă la limite du morphing facial â dans une scĂšne qui fusionne le film dâaction et la comĂ©die, Ă savoir les deux genres les plus visuels et les plus proches des conventions narratives du cinĂ©ma muet ? Pourquoi la fameuse scĂšne du bruitage Ă la bouche » qui apparaĂźt dâailleurs au bout dâune heure chrono ! devrait-elle ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme artificielle, alors que sa joyeuse mise en abyme liĂ©e aux ficelles de fabrication dâun film nous renvoie tout Ă coup Ă la case Hellzapoppin ? Et mĂȘme, allons-y carrĂ©ment, pourquoi une danse sur la grande scĂšne du Palais des Festivals juste avant la projection dâune sĂ©rie Z fauchĂ©e doit-elle ĂȘtre conchiĂ©e par des aigris, alors que le Festival continue de rendre hommage au film en incluant chaque annĂ©e une prestation scĂ©nique du mĂȘme acabit dans sa cĂ©rĂ©monie de clĂŽture ? Encore aujourdâhui, si lâon rembobine la chronologie depuis 1994, les retombĂ©es de cette bombe dâhilaritĂ© sont Ă peu prĂšs aussi mesurables que ce record de saut en longueur chez un garde du corps menacĂ© par une Ă©norme chiasse. A titre dâexemples, câest peu dire que les hilarants Casablanca Driver de Maurice BarthĂ©lemy et Les Clefs de bagnole de Laurent Baffie doivent Ă©normĂ©ment Ă ce tĂ©moignage dâune cinĂ©philie aussi effervescente que barrĂ©e. Sans parler des crĂ©ations ultĂ©rieures dâAlain Chabat â dont le fondamental Burger Quiz â qui en ont entretenu lâesprit durant des annĂ©es. Mais bon, tout ça, câest secondaire. Parce quâon en oublierait presque de rappeler le plus important ce film est Ă pisser de rire, et nos zygomatiques sâĂ©tirent toujours façon stretching. Sur ce point-lĂ , comme lâa dit Abraham Lincoln enfin, si lâon en croit un tĂ©moin oculaire sourdâŠ, on peut tromper une personne mille fois, mille personnes une fois, mais pas mille personnes mille fois⊠Il Ă©tait une fois trois grands Nuls qui, dĂšs leur passage du petit au grand Ă©cran, ont rendu la concurrence vraiment nulle. Et qui, in fine, ont donnĂ© vie au plus Nul des films rĂ©ussis. ⊠ah, on me signale que Guillaume a oubliĂ© de sâacheter du beurre pour accompagner les clapiottes⊠⊠voilĂ ce qui arrive quand on oublie de regarder le gĂ©nĂ©rique de fin jusquâau bout ! PROCHAINEMENT SUR VOS ECRANS
LacitĂ© de la peur : Toutes les informations de diffusion, les bandes-annonces, les photos et rediffusions de La citĂ© de la peur avec TĂ©lĂ© 7 Jours Abonnez-vous se connecter Mon profil "On peut revoir mille fois un mĂȘme film..." Dominique Farrugia a lui-mĂȘme partagĂ© l'info sur Twitter aprĂšs avoir Ă©tĂ© programmĂ© sur MyCanal dĂšs cette fin d'annĂ©e 2018 "Je suis hyper content !", a commentĂ© l'interprĂšte de Simon JĂ©rĂ©mi, La CitĂ© de la peur arrivera sur Netflix dĂšs demain, le 1er janvier 2019, puis la comĂ©die culte d'Alain BerbĂ©rian sera disponible en blu-ray quelques mois plus tard, afin de fĂȘter comme il se doit les 25 ans de sa sortie au cinĂ©ma. PrĂ©cisĂ©ment en mai... en plein festival de Cannes ? Notons qu'elle devrait au passage ĂȘtre Ă nouveau rediffusĂ©e sur grand Ă©cran. La CitĂ© de la peur cinq choses que vous ne savez pas encore sur la comĂ©die culte des Nuls Sortie en mars 1994, La CitĂ© de la peur a marquĂ© des gĂ©nĂ©rations de spectateurs adeptes de l'humour des Nuls de son acteur ratĂ© qui vomit quand il est content Ă son attachĂ©e de presse malmenĂ©e Odile Deray Chantal Lauby en passant par son garde du corps que rien n'arrĂȘte, pas mĂȘme des problĂšmes intestinaux Alain Chabat, elle a marquĂ© les esprits avec ses personnages dĂ©jantĂ©s. Ses rĂ©pliques, absurdes Ă souhait, sont rapidement devenues rapidement cultes, du "serial killer, tin !" Ă "l'arĂ©oport". Câest quoi "lâhumour Chabat" ? Son pitch ? "Odile Deray, attachĂ©e de presse, vient au Festival de Cannes pour prĂ©senter le film "Red is Dead". Malheureusement, celui-ci est d'une telle faiblesse que personne ne souhaite en faire l'Ă©cho. Mais lorsque les projectionnistes du long-mĂ©trage en question meurent chacun leur tour dans d'Ă©tranges circonstances, "Red is dead" bĂ©nĂ©ficie d'une incroyable publicitĂ©. Serge Karamazov est alors chargĂ© de protĂ©ger le nouveau projectionniste du film..." Bande-annonceLaCitĂ© de la peur : cinq choses que vous ne savez pas (encore) sur la comĂ©die culte des Nuls Les Nuls seront de retour ce dimanche 25 aoĂ»t Ă 21h05 sur France 4.
Avec son rire inoubliable, son allure de grand enfant attachant, et ses gags indĂ©modables, Simon JĂ©rĂ©mi de La CitĂ© de la peur est un modĂšle de joie au cinĂ©ma. Quand jâsuis content je vomis. Et lĂ , jâsuis hyper content. Si vous ĂȘtes francophone, vous connaissez forcĂ©ment cette rĂ©plique culte du personnage non moins culte quâest Simon JĂ©rĂ©mi lâacteur principal du faux film Red is Dead dans le â vrai â film La CitĂ© de la peur. Cette comĂ©die familiale », comme elle se dĂ©finit elle mĂȘme, fut rĂ©alisĂ© en 1994 par Alain BerbĂ©rian sur un scenario du trio comique Les Nuls composĂ© dâAlain Chabat, de Chantal Lauby et de Dominique Farrugia, lâinterprĂšte de Simon JĂ©rĂ©mi. Elle fĂȘte donc ses 25 ans cette annĂ©e, et les cĂ©lĂšbrera avec un retour sur les toiles en version restaurĂ©e le 5 juin et une ressortie en DVD et BluRay prochainement. En attendant de pouvoir le redĂ©couvrir, retour vers La CitĂ© de la peur et son personnage phare, qui inspire toujours et encore le rire et la joie au cinĂ©ma. Sâil y a bien un mot pour dĂ©finir La CitĂ© de la peur, câest bien le mot culte. On pense tout de suite Ă ses rĂ©pliques classiques, que tout le monde a dĂ©jĂ entendu au moins une fois et peut rĂ©citer, mĂȘme sans avoir vu le film. Simon JĂ©rĂ©mi est avant tout lâicĂŽne de cette comĂ©die qui a su traverser le temps et les gĂ©nĂ©rations il est le visage souriant qui illustre la joie et les rires que La CitĂ© de la peur donne Ă son public. Cela sâexplique par le fait quâil est le personnage le plus facilement identifiable du trio principal Dominique Farrugia Ă©tait en ce sens le meilleur choix possible pour incarner ce personnage. Car câest dâabord grĂące Ă son physique et Ă ses maniĂšres que lâon associe si logiquement Simon JĂ©rĂ©mi Ă la joie avec son Ă©norme sourire toutes dents dĂ©ployĂ©es et sa personnalitĂ© puĂ©rile. Le film lâintroduit dâailleurs un ballon Ă la main et accompagnĂ© dâune hĂŽtesse qui le guide, tel un enfant, lors de la scĂšne de lâaĂ©roport. Ce personnage a tout du simplet attachant, celui qui rigole en toute situation et Ă toutes les blagues des autres personnages. Mais il rappelle Ă©galement Ă bien des titres lâarchĂ©type du bouffon ce fou » a lâhumour souvent trivial â comme lâest le principal comique de rĂ©pĂ©tition de Simon JĂ©rĂ©mi vomir quand il est content â dont lâunique objectif est de faire rire lâaudience. Le comique de La CitĂ© de la peur repose surtout sur une accumulation de gags qui sâenchaĂźnent sans aucun temps mort. Ce qui permet de tabler sur tous les types dâhumour et donc forcĂ©ment de faire rire quels que soient les goĂ»ts du spectateur. On passe ainsi de la parodie â avec le pastiche de la cĂ©lĂšbre sĂ©quence de Pretty Woman â Ă lâhumour gras Ă la limite du potache qui a fait la renommĂ©e de Les Nuls â le fameux oh, juste un doigt » â sans oublier le comique de mots, de situation, et surtout dâabsurde. Il y a fort Ă parier quâau moins une scĂšne saura vous donner le sourire et vous mettre en joie. La force de La CitĂ© de la peur, câest aussi de sâĂȘtre basĂ©e sur un comique plus anglo-saxon, plutĂŽt que sur ce qui se faisait traditionnellement en comĂ©die française. On y retrouve lâempreinte de lâhumour des Monty Python mais surtout du collectif amĂ©ricain ZAZ », lâune des principales influences de Les Nuls, formĂ© de David et Jerry Zucker et de Jim Abrahams. En bref, La CitĂ© de la peur est un film dont lâunique but est de faire rire â quitte Ă ne pas se prendre au sĂ©rieux â et qui pousse cette volontĂ© jusque dans son gĂ©nĂ©rique de fin et mĂȘme dans sa aussi Câest surement ce qui explique quâil reste, mĂȘme aprĂšs 25 ans, lâune des comĂ©dies françaises chouchous du grand public. Prenez-en pour preuve lâexistence dâune pĂ©tition sur le site dont la seule demande Ă©tait de revoir danser la fameuse Carioca dâAlain Chabat et de GĂ©rard Darmon lors du festival de Cannes de cette annĂ©e. La CitĂ© de la peur, câest un cocktail rĂ©unissant les ingrĂ©dients essentiels pour un film qui inspire la joie, mĂȘme aprĂšs plusieurs visionnages. Mais câest aussi le film qui a marquĂ© lâarrivĂ©e sur grand Ă©cran de Les Nuls, influençant grandement la suite de leur carriĂšre au cinĂ©ma. Alain Chabat et Dominique Farrugia ont depuis rĂ©alisĂ© dâautres comĂ©dies françaises devenus cultes Ă leur tour, notamment AstĂ©rix et ObĂ©lix Mission ClĂ©opĂątre â Ă la 15e position des films prĂ©fĂ©rĂ©s des Français selon un sondage BVA/France 2 tout de mĂȘme â ou encore La StratĂ©gie de lâĂ©chec. Tandis que Chantal Lauby sâest Ă©panouie en tant quâactrice dans plus de 20 films, dont Quâest-ce quâon a fait au Bon Dieu ? â quant Ă lui Ă la 13e place dans le cĆur des Français. Câest au final bien plus que 25 ans de rire et de rĂ©pliques dâanthologie que lâon doit Ă La CitĂ© de la peur et Ă son adorable bouffon. Câest sans doute pour cela que le simple sourire de Simon JĂ©rĂ©mi nous Ă©voque autant la joie.