Encours de francais, les Philosophes des Lumières représentent le courant intellectuel majeur de la fin du XVIIème siècle et du XVIIIème siècle. Ce courant s'est développé dans toute l'Europe, mais a été créé en France. C'est un mouvement qui a pour but de sortir le peuple de l'obscurantisme par la connaissance. Comment le monde est-il né ? Est-il sorti d'un oeuf comme un oiseau, d'un ventre comme un enfant ? A-t-il flotté au fond des eaux ? Comment était-ce... Lire la suite 5,20 € Neuf Poche Définitivement indisponible 5,20 € Ebook Téléchargement immédiat 4,99 € Téléchargement immédiat 4,99 € Nouvelle édition En stock 5,20 € Définitivement indisponible Comment le monde est-il né ? Est-il sorti d'un oeuf comme un oiseau, d'un ventre comme un enfant ? A-t-il flotté au fond des eaux ? Comment était-ce avant les hommes, avant les animaux ? Venus des cinq continents, ces contes peignent des visions différentes de la naissance du monde, du ciel, des astres... et même du moustique ! Date de parution 28/08/2010 Editeur Collection ISBN 978-2-08-124219-7 EAN 9782081242197 Format Poche Présentation Broché Nb. de pages 128 pages Poids Kg Dimensions 12,5 cm × 17,8 cm × 0,7 cm LaCorse sous l’occupation Génoise. La révolution menée contre Gênes par Sampiero Corso. Théodore de Neuhoff élu roi de Corse pendant 7 mois. La déclaration d’indépendance de la Corse. La bataille de Ponte Novu. La naissance de Napoléon à Ajaccio. La découverte de la Grotta Scritta à Olmeta du Cap. Flávia Nascimento Texte intégral Préambule 1 Kourouma A., Allah n’est pas obligé, Paris, Le Seuil, 2000 toutes les citations seront faites à p ... 2 Nom qui veut dire, en arabe, avec la miséricorde ». 3 Ce n’est qu’à la fin du récit que le personnage explique comment l’idée lui est venue Je feuil ... 1Allah n’est pas obligé, paru en 2000, est le dernier ouvrage publié de son vivant par l’écrivain ivoirien Ahmadou Kourouma 1927-2003. Il s’agit d’une œuvre de fiction qui peut être considérée comme un témoignage des manipulations et des souffrances atroces dont ont été victimes des centaines d’enfants engagés comme combattants pendant les guerres civiles africaines, en particulier celles du Libéria et de la Sierra Leone, dans années 1990. Ce roman, qui se divise en six chapitres, retrace précisément le parcours fictif d’un de ces enfants. En effet, le texte est le témoignage de vie d’un garçon qui, dès ses premières pages, annonce son récit – son blablabla », ses salades », comme il dit – à la 1re personne, et se présente en même temps au lecteur en six points pas un de plus » p. 121 il s’agit de Birahima2, un garçon âgé d’environ dix à douze ans, un Malinké – ethnie originaire, d’après le narrateur lui-même, du nord de la Côte d’Ivoire, mais vivant aussi en Guinée, en Gambie, dans la Sierra Leone et au Sénégal ; le lecteur apprend également que cet enfant a séjourné au Libéria et dans la Sierra Leone, pays dans lesquels il a fait la guerre tribale engagé comme child-soldier, et où il a tué et s’est drogué aux drogues dures » p. 12 à la cocaïne et au haschich, on l’apprendra plus tard. À la suite de cette présentation qui ne constitue pas un tableau réjouissant » ce sont les mots du narrateur, Birahima affirme vouloir raconter vraiment » sa vie de damné », en s’adressant à un interlocuteur/lecteur à qui il ordonne de s’asseoir, de l’écouter et d’écrire tout ce qu’il dira. Un pacte de lecture est ainsi introduit dès les premières pages, et il indique que le récit à venir n’est pas le fruit de l’imagination d’un narrateur quelconque, mais au contraire, il s’agit d’une sorte de rapport livré par un témoin oculaire. Du fait de son statut d’enfant-soldat narrateur, Birahima se présente donc à la fois comme témoin et acteur et, indirectement, comme victime des épouvantables exactions commises par les chefs de guerre en lutte pour le pouvoir et les avantages matériels que leur procure celui-ci. Ces éléments de présentation livrés d’entrée de jeu permettent au lecteur de comprendre également que le récit du garçon est conçu dans une période ultérieure à celle où les faits racontés se sont déroulés. Ils ne sont donc pas simultanés au travail d’écriture, ils n’ont pas un caractère de journal, ce qui renforce leur statut de témoignage, puisque le récit se donne, en quelque sorte, comme une tâche de remémoration d’expériences vécues3. 4 C’est le mot utilisé par le romancier. 2À la suite de la présentation initiale, il y a un retour en arrière, et Birahima raconte alors sa petite enfance ; dans l’économie du récit, cette partie remplit la fonction de dévoiler ses origines, en fournissant à la fois des éléments ethnographiques sur les Malinkés, des détails sur les aïeux du narrateur sa mère, son père, ses grands-parents. La tragique histoire de la mère de Birahima, devenue souffrante à vie, handicapée à la suite d’une excision qui avait entraîné une plaie maligne, sera d’une certaine façon déterminante pour les errances à venir de Birahima. Après le décès de sa mère, la famille du garçon décide de le confier à une tante qu’il ne réussira jamais à rencontrer, et c’est à la recherche de cette tutrice qu’il partira en voyage, d’abord à destination du Libéria, en compagnie d’un escroc féticheur »4et profiteur de guerre, nommé Yacouba. La recherche de la tante tutrice est un des fils conducteurs qui donnent au roman son unité cette quête justifie tous les déplacements de Birahima ; il s’engage comme enfant-soldat au Libéria et dans la Sierra Leone, tantôt auprès d’un chef de guerre, tantôt auprès de son rival, en fonction des chemins parcourus dans l’espoir de rencontrer sa tante, espoir frustré, car à la fin du récit, à son arrivée à l’endroit où se trouvait sa tutrice, il découvre qu’elle vient de mourir. L’enfant-soldat comme allégorie de l’écrivain-témoin 5 C’est d’ailleurs le roman picaresque qui a introduit la narration à la 1re personne. 6 Une autre caractéristique du genre est son insistance à démontrer les circonstances de la naissanc ... 3Faire un résumé du roman de Kourouma s’avère une tâche difficile, car les péripéties, dans ce texte, sont nombreuses, et la séquence d’aventures ou plutôt de mésaventures s’y déroule à une vitesse considérable, ce qui rappelle parfois des histoires comme Jacques le Fataliste, de Diderot ; à titre d’exemple la présentation d’un personnage comme Yacouba démarre par le récit de ses origines, pour passer ensuite à celui des exploits qui ont fait de lui un homme riche, ce qui est suivi des explications sur la façon dont il a tout perdu, et ensuite la façon dont il est redevenu riche, etc. ; cela est suivi de l’histoire de son ami Sékou, comment il s’est enrichi, etc. De ce fait, l’on peut dire que Allah n’est pas obligé possède des traits qui rappellent fortement le roman picaresque, la comparaison avec ce genre étant ici faite d’une façon assez souple, car il est entendu qu’il s’agit là d’un genre romanesque daté, qui s’est développé, à partir de sa matrice ibérique, entre la moitié du xviie siècle et la fin du xviiie. Dans le roman de Kourouma, on retrouve néanmoins quelques traits du picaro, qui vont de la narration à la 1re personne5de la vie d’un personnage marginal, en errance dans différents pays, en lutte contre la faim et en utilisant, pour cela, des moyens rarement honnêtes ; un personnage, surtout, qui cherche à se raconter, car il est en quête de la possibilité de donner à son existence un sens. Très souvent, le picaro est un personnage qui a eu une enfance malheureuse, une éducation négligée, comme Birahima, qui n’a même pas fréquenté l’école Mon école n’est pas arrivée très loin ; j’ai coupé cours élémentaire deux », p. 9 et qui se définit à plusieurs reprises comme un enfant de la rue », un être sans foi ni loi » ; le picaro est aussi souvent un orphelin, comme c’est le cas de Birahima. En fait, le roman picaresque du xviie siècle met en scène un antihéros en racontant sur un ton parodique les aventures d’un personnage dont le statut social est méprisé et méprisable, un personnage qui s’avère incapable d’accomplir de grands faits, il incarne la dégradation de l’épopée, car il vide le héros de son caractère glorieux, digne de louanges dégradation qui, par ailleurs, donne naissance au genre romanesque6. 7 Agamben G., Experimentum linguae », dans Infância e Historia destruiçâo da experiência e orige ... 8 Agamben G., O que resta de Auschwitz o arquivo e a testemunha Quel che resta di Auschwitz, Sâo ... 9 À ce propos Gagnebin qui parle en ces termes de la tâche de l’historien d’aujourd’hui V ... 4Quelqu11es éléments de la structure formelle du roman de Kourouma l’apparentent, donc, au roman picaresque, cependant pas tous, car le registre, ici, n’est sûrement pas celui de la parodie. Mais, concernant le personnage narrateur, comment devrait-on le définir ? Birahima est-il un héros ou un antihéros ? De ce dernier, il possède certains traits, on l’a vu. Curieusement, toutefois, d’autres aspects du texte semblent conférer à ce personnage une envergure de héros. Le narrateur donne plusieurs définitions de l’enfant-soldat, dont on peut retenir celle-ci, empreinte d’une gravité à la hauteur des sujets traités ici par le romancier l’enfant-soldat est le personnage le plus célèbre de cette fin du vingtième siècle » p. 93. Au-delà de cette définition marquée d’une touche un tant soit peu épique, c’est à partir de l’examen d’autres éléments du texte que se dégage une lecture du personnage Birahima comme une sorte de héros et, surtout, comme une allégorie de l’écrivain-témoin. Or, l’enfant-soldat accomplit un grand fait il matérialise, par l’écriture et par le témoignage, l’enregistrement de son expérience vécue qui devient dès lors expérimentation linguistique. Cela a lieu à la suite de la découverte de la mort de sa tutrice à la fin du récit, quand Birahima, déjà sans père ni mère, se voit seul au monde. C’est donc le moment où s’effectue à la fois le passage de l’enfance à la vie adulte, de la voix au langage, du phonè au logos7, de l’âge de la non-parole, enfin – car il faut rappeler que le mot latin in-fans veut dire, étymologiquement, celui qui ne parle pas » à celui de la prise de parole8. Le personnage de Birahima apparaît alors comme une allégorie de l’écrivain-témoin, celui qui, impliqué dans son temps et dans le monde qui l’entoure, assume une tâche au plus haut point politique lutter contre l’oubli afin de ne pas permettre la répétition de l’horreur. Une tâche également éthique et, dans un sens plus large, psychique, même, car ses mots peuvent aider à enterrer les morts. En ce sens, l’allégorie de l’écrivain-témoin le rend proche de l’historien contemporain, avec lequel il partage une double responsabilité assurer la transmission de ce qui n’a pas été raconté afin de maintenir vivante la mémoire des sans-noms et être fidèle aux morts qui n’ont pas été enterrés9les enfants-soldats tombés dans les conflits africains n’ont en effet ni nom, ni sépulture. 5Un expédient récurrent dans ce roman semble à cet égard porteur de sens il s’agit de l’utilisation, par le narrateur, de l’oraison funèbre ». Lors de son pèlerinage, Birahima assiste à d’innombrables épisodes de mise à mort d’enfants-soldats, parmi lesquels les plus frappants, de son point de vue, lui donnent l’occasion de réciter à la mémoire du défunt une oraison funèbre » il y a plusieurs exemples de ces éloges Sarah, p. 92 ; Kik, p. 100 ; Sékou, le terrible, p. 121 ; Sosso, la panthère, p. 124 ; Johnny la foudre, p. 192 ; Siponni la vipère, p. 213. Il explique ainsi sa démarche D’après mon Larousse, l’oraison funèbre c’est le discours en l’honneur d’un personnage célèbre décédé. L’enfant-soldat est le personnage le plus célèbre de cette fin du vingtième siècle. Quand un soldat-enfant meurt, on doit donc dire son oraison funèbre, c’est-à-dire comment il a pu dans ce grand et foutu monde devenir un enfant-soldat. p. 93-94. 10 Hérodote et Jean-Pierre Vernant sont cités par Gagnebin op. cit.. Je dois la rédaction de ... 6La récitation de l’oraison funèbre semble confirmer l’idée de l’enfant-soldat narrateur comme une allégorie de l’écrivain-témoin. Épitaphe linguistique à la mémoire des disparus, l’oraison funèbre peut être comprise comme une tâche de l’historien ou du poète. À cet égard, il faut rappeler Hérodote dans le début de ses Historiai, il explique que les résultats des recherches présentées dans cette œuvre se destinent à empêcher que les grandes prouesses réalisées par les Grecs et les grands faits réalisés par les barbares ne tombent dans l’oubli. Hérodote reprend donc à son compte la tâche sacrée du poète épique, en la transformant en même temps par la recherche des véritables causes des faits il est un historien, et non un poète. Lutter contre l’oubli revient à lutter contre la mort et l’absence par le moyen du mot vivant le mot remémoratif. Les mots de remémoration et les louanges du poète correspondent aux cérémonies de deuil et d’enterrement. Tout autant que la stèle funéraire érigée en mémoire du défunt, le chant poétique lutte également afin de maintenir vivante la mémoire des héros. Le tombeau et le mot s’alternent dans ce travail de mémoire, et le fait que le mot grec sèma signifie, en même temps, tombeau et signe, est un indice évident d’une réalité tout travail de recherche symbolique et de création de sens est aussi un travail de deuil. Par ailleurs, le fait que les inscriptions funéraires soient parmi les premières traces de signes écrits confirme, également, combien la mémoire, l’écriture et la mort sont inséparables10. Face à l’histoire création littéraire et témoignage 7Si l’on en croit les propos d’Ahmadou Kourouma, c’est toute la fiction romanesque de cet écrivain qui entretient un rapport étroit avec la problématique du témoignage. Dans un entretien concédé à Yves Chemla, il affirmait 11 Propos recueillis par Chemla Y., En attendant le vote des bêtes sauvages ou le donsomana. Entret ... J’ai toujours voulu témoigner. J’écris et je dis voilà ce que j’ai vu. [...] Cette fois, j’ai pris la guerre froide, et c’est moi qui l’ai vue. L’axe principal du roman [En attendant le vote des bêtes sauvages] est pour moi de témoigner. C’est ma vision de l’histoire qui est déterminante dans mes romans11. 12 L’article très intéressant Cressent A., Kourouma ou les errements du témoin africain dans l’im ... 8Dans le cas d’Allah n’est pas obligé, la problématique du témoignage12se pose déjà – on l’a vu – dès que l’on envisage le personnage de l’enfant-soldat narrateur comme une allégorie de l’écrivain-témoin. Mais cette problématique interpelle le lecteur aussi à d’autres niveaux de lecture, en s’explicitant également grâce à l’utilisation, par le romancier, de certains procédés de composition textuelle, par exemple la façon dont il rend facilement repérable le temps de l’action romanesque. À la fin du premier chapitre le narrateur indique avec précision le moment historique dans lequel est insérée la fiction On était en juin 1993. » p. 50. L’action dure quelques années, et recouvre en effet une bonne période des guerres tribales sierra-léonaises et libériennes, c’est-à-dire une partie de la décennie 1990 d’autres dates sont citées tout au long du texte. Le deuxième chapitre p. 53 s’ouvre sur une longue définition quelques pages de la guerre tribale Quand on dit qu’il y a guerre tribale dans un pays, ça signifie que des bandits de grand chemin se sont partagé le pays. Ils se sont partagé la richesse ; ils se sont partagé le territoire ; ils se sont partagé les hommes. Ils se sont partagés tout et tout et le monde entier laisse faire. Tout le monde les laisse tuer librement les innocents, les enfants et les femmes.[...]Dans toutes les guerres tribales et au Libéria, les enfants-soldats, les small-soldiers ou children-soldiers ne sont pas payés. Ils tuent les habitants et emportent tout ce qui est bon à prendre. Dans toutes les guerres tribales et au Libéria, les soldats ne sont pas payés. Ils massacrent les habitants et gardent tout ce qui est bon à garder. Les soldats-enfants et les soldats, pour se nourrir et satisfaire leurs besoins naturels, vendent au prix cadeau tout ce qu’ils ont pris et ont gardé. p. 53-54. 13 Tous ces détails constituent un véritable cours d’histoire et explicitent les relations entre les ... 14 Le narrateur indique le sens de tous les sigles utilisés. 15 Propos recueillis dans l’interview Les écrivains se souviennent d’Ahmadou Kourouma », reproduite ... 9Ces explications sont aisément mises en rapport avec leur date, ne serait-ce qu’approximative, par n’importe quel lecteur de journal moyen. Cela donne au narrateur l’occasion de nommer sans équivoque plusieurs personnages historiques réels, notamment ceux qu’il qualifie comme les quatre bandits de grand chemin » qui maîtrisaient alors le Libéria Samuel Doe, Taylor, Johnson, El Hadji Koroma. D’autres éléments très précis d’information suivront ; ainsi, par exemple, l’explication concernant le sigle NPFL National Patriotic Front of Liberia, présenté comme le mouvement du bandit Taylor, qui sème la terreur dans la région » p. 57. Par ailleurs, de nombreux détails de l’histoire récente de plusieurs pays africains, de leurs relations13 et de leurs implications dans les conflits meurtriers du continent sont insérés dans le texte, ainsi que bien de précisions sur le rôle – ou plutôt la responsabilité – des organisations internationales dans ces mêmes conflits et dans les massacres de civils qui s’en sont suivi. C’est ainsi toute la matière discursive du roman qui est imprégnée d’historicité. Cela est particulièrement frappant dans ce procédé, abondamment utilisé par Kourouma, qui consiste à transformer les acteurs réels des guerres du Libéria et de la Sierra Leone en vrais personnages de fiction les italiques sont utilisés, ici, afin de souligner l’ambiguïté de la formulation ; de même en ce qui concerne plusieurs autres acteurs de ces guerres, telles que les différentes organisations impliquées dans la soi-disant médiation des conflits ONU, ECOMOG, CDEAO, OUA, HCR, les nombreux mouvements et factions en lutte pour le pouvoir RUF, ULIMO, NPFL, LPC, Ces procédés de fictionnalisation du réel se complètent par le recours aux toponymes des lieux servant de scène au déroulement des faits racontés Monrovia, Freetown, Abidjan, etc. et par l’ajout de précisions de type ethnographique que le romancier parsème dans le récit, en y incluant des informations détaillées sur les rapports entre les multiples ethnies africaines impliquées, d’une façon ou d’une autre, dans les conflits libériens et sierra-léonais. Autant d’expédients formels qui renforcent le statut de témoignage du récit, ce qu’une anecdote concernant sa genèse vient confirmer Allah n’est pas obligé est un roman écrit sur commande. C’est l’écrivain Abdourahman A. Waberi originaire du Djibouti qui le raconte. Il était en compagnie de Kourouma dans une bibliothèque de quartier, lors d’une Fête du Livre à Djibouti, quand l’écrivain ivoirien a été abordé par des enfants qui lui ont demandé d’écrire sur les guerres tribales15. L’anecdote permet en effet de mieux comprendre la dédicace de l’ouvrage – je la cite Aux enfants de Djibouti c’est à votre demande que ce livre a été écrit. » De plus, elle souligne la dimension consciente, voulue, de témoignage de ce roman, tâche dont se laisse charger le romancier par des a-nonymes » sans voix les in-fans de Djibouti. Roman-témoignage-jugement comme acte politique 16 Rappelons que le mot grec ethos veut dire coutume », norme de vie ». 17 La présentation de Gagnebin au livre d’Agamben G., O que resta de Auschwitz, op. cit., p. 12 10La caractéristique la plus frappante de l’Afrique représentée dans le roman de Kourouma est l’absence de normes, ce mot étant ici entendu du point de vue de l’éthique16, c’est-à-dire un ensemble de lois, de règles communes qui commandent l’organisation de la vie partagée des hommes, qui se caractérise par leur universalité, et qui soit encadré par des possibilités de validation et/ ou de transgression. Ce n’est qu’ainsi entendue que l’éthique peut fournir des limites pour l’action humaine, dans un double sens en obligeant l’homme à obéir, mais lui permettant, aussi, de donner une forme constructive à ses désirs17. L’expérience mortifère des guerres civiles de façon générale et, en particulier celle des guerres ethniques de l’Afrique postcoloniale se caractérise par la totale absence de normes. Ainsi, du point de vue de l’éthique, ces guerres après tant d’autres tragédies de l’histoire plus récente, celle du xxe siècle sont la preuve que le nomos contemporain la loi », la norme » de cet espace politique n’est pas la construction de la Cité la Polis des Grecs. Il ne serait pas outré de dire que le nomos est l’état d’exception. C’est cette Afrique-là qui se trouve représentée dans le roman de Kourouma. L’état d’exception y est rendu par une phrase récurrente, un des leitmotivs du texte ça, c’est la guerre tribale qui le veut ». Et ce qu’elle veut, elle le peut, car il n’y a pas de Loi. En effet, en temps de guerre tribale, toutes les normes – ou leur totale absence – sont possibles. Le roman illustre cette anomie par un certain nombre d’événements rapportés, dont on retiendra l’un des plus scandaleux, l’épisode des bras coupés » C’était évident celui qui n’avait pas de bras ne pouvait pas voter. Évident signifie d’une certitude facile à saisir ; clair et manifeste. Il faut couper les mains au maximum de personnes, au maximum de citoyens sierra-léonais. Il faut couper les mains à tout Sierra-léonais fait prisonnier avant de le renvoyer dans la zone occupée par les forces gouvernementales. Foday donna les ordres et des méthodes et les ordres et les méthodes furent appliqués. On procéda aux manches courtes » et aux manches longues ».[...]Les amputations furent générales, sans exception et sans pitié. p. 178-179. 18 Voir le rapport du 1er janvier 2000 de Physicians For Human Rights intitulé War-Related Sexual Vio ... 11Fiction ou réalité ? Kourouma avait bien raison de dire, dans ces interviews, qu’il ne faisait que dire la vérité dans ses romans. Le lecteur, par inadvertance, peut être amené à croire qu’il s’agit là d’une aberration qui ne trouve pas de place dans la vraie » vie. Ce serait faire preuve de naïveté, car cet épisode renvoie à une sanglante opération, bel et bien réelle, commandée par Foday Sankoh en 1996 l’opération Stop Elections, pendant laquelle le chef de la RUF a ordonné à ses partisans de trancher les bras des populations civiles afin de les empêcher d’aller voter ; une opération à laquelle ont participé des enfants-soldats, dont la rémunération était proportionnelle au nombre de bras et de mains coupés18. Par ailleurs, la représentation de l’espace politique africain postcolonial – celui des guerres tribales libériennes et sierra-léonaises en particulier – trouve dans l’enfant-soldat en action son protagoniste le plus tristement vigoureux un personnage tout à fait vrai, réel, et pourtant toujours inconcevable. 19 Agamben G., O que resta de Auschwitz, op. cit., p. 27. 12Le philosophe italien Giorgio Agamben rappelle que le latin dispose de deux termes pour représenter le témoin. Le premier, testis, dont dérive le mot témoin, veut dire, étymologiquement, celui qui se pose comme tiers terstis dans un procès ou lors d’un litige entre deux parties. Le deuxième terme, superstes, représente celui qui a vécu quelque chose, qui a traversé jusqu’au bout un événement et qui peut, donc, en donner témoignage19. En s’appuyant entre autres sur les écrits de Primo Lévi sur l’horreur des camps de concentration nazis, Agamben développe toute une réflexion sur le témoin et sur l’impossibilité de témoigner après Auschwitz. Cette impossibilité s’explique, d’après le penseur italien, du fait que la complète absence de normes qu’instaure l’état d’exception le nazisme, en l’occurrence annule toutes les possibilités d’une construction éthique classique et, par conséquent, anéantit toute possibilité de jugement sur ce qui s’est passé. Agamben affirme, à partir de ce constat, que Primo Lévi sera toujours un témoin au sens restreint de ce mot – c’est-à-dire un superstes – celui qui a vécu quelque chose et qui essaye de la raconter ; il ne pourra jamais se mettre dans la position de testis, c’est-à-dire de quelqu’un qui peut aider à juger Lévi propose d’ailleurs l’expression impotentia judicandi pour dire cette impossibilité. 20 Serait-elle une création romanesque » pour autant ? 13Il n’est certainement pas souhaitable – ou même possible – de comparer le contexte qui a motivé les réflexions d’Agamben et les écrits de Primo Lévi à celui qui a servi de pré-texte pour l’écriture de la fiction-témoignage d’Allah n’est pas obligé une fiction racontée par Kourouma par le truchement d’un rescapé fictif, l’enfant-soldat narrateur Birahima. Toutes proportions gardées, il est néanmoins envisageable et légitime de s’appuyer sur ces réflexions afin de comprendre la dimension politique de ce roman. Du fait même qu’il s’agit de fiction, il ne peut pas y avoir de place, dans Allah n’est pas obligé, pour un superstes Birahima est un être fictif, et son récit des événements, une création littéraire20. Il reste donc à savoir si ce témoignage » médiatisé par la fiction a une portée de testis. Le témoin, au sens de testis, juge. La fiction de Kourouma témoigne. Et en ramenant le lecteur à l’Histoire, cette fiction assume les marques d’une implication profonde de l’auteur. En cela, elle juge. Et en cela elle est enfin hautement politique. Notes 1 Kourouma A., Allah n’est pas obligé, Paris, Le Seuil, 2000 toutes les citations seront faites à partir de cette édition. 2 Nom qui veut dire, en arabe, avec la miséricorde ». 3 Ce n’est qu’à la fin du récit que le personnage explique comment l’idée lui est venue Je feuilletais les quatre dictionnaires que je venais d’hériter recevoir un bien transmis par succession. À savoir le dictionnaire Larousse et le Petit Robert, l’Inventaire des particularités lexicales du français d’Afrique noire et le dictionnaire Harrap’s. C’est alors qu’a germé dans ma caboche ma tête cette idée mirifique de raconter mes aventures de A à Z. De les conter avec les mots savants français de français, toubab, colon, colonialiste et raciste, les gros mots d’africain noir, nègre, sauvage, et les mots de nègre de salopard de pidgin. » p. 233. La façon dont le narrateur met en scène la langue par le recours à plusieurs dictionnaires et par le biais du métalangage ne peut pas être traitée dans le cadre de cet article. 4 C’est le mot utilisé par le romancier. 5 C’est d’ailleurs le roman picaresque qui a introduit la narration à la 1re personne. 6 Une autre caractéristique du genre est son insistance à démontrer les circonstances de la naissance du héros le poids du déterminisme dans son histoire de vie. Pour un aperçu succinct du genre picaresque, voir Campato J. A. Jr, E-Dicionario de termos literarios, article romance picaresco » [ consulté le 25/10/2009. 7 Agamben G., Experimentum linguae », dans Infância e Historia destruiçâo da experiência e origem da historia [Infance et Histoire destruction de l’expérience et origine de l’histoire], Belo Horizonte, Editora UFMG, 2005, p. 9-18, trad. de l’italien Burigo H. 8 Agamben G., O que resta de Auschwitz o arquivo e a testemunha Quel che resta di Auschwitz, Sâo Paulo, Boitempo, 2008, trad. Assmann S. J., présentation de Gagnebin 9 À ce propos Gagnebin qui parle en ces termes de la tâche de l’historien d’aujourd’hui Verdade e memoria do passado » [ Vérité et mémoire du passé »], dans Lembrar esquecer escrever [5e souvenir, oublier, écrire] Sâo Paulo, Editora 34, 2006, p. 39-47. 10 Hérodote et Jean-Pierre Vernant sont cités par Gagnebin op. cit.. Je dois la rédaction de ce paragraphe aux idées qu’elle a développées dans l’article ci-dessus cité j’ai traduit et paraphrasé ici librement cet auteur, en particulier ces propos de la p. 45. 11 Propos recueillis par Chemla Y., En attendant le vote des bêtes sauvages ou le donsomana. Entretien avec Ahmadou Kourouma », Notre Librairie, no 136, janvier-avril 1999, p. 27. 12 L’article très intéressant Cressent A., Kourouma ou les errements du témoin africain dans l’impasse de l’histoire », dans Études françaises, vol. 42, n° 3, 2006, p. 123-141. L’auteur propose une discussion très riche sur la problématique du témoignage de l’homme africain dans l’œuvre de Kourouma, en partant des travaux de Paul Ricœur ; son approche, qui diffère de la nôtre, a néanmoins contribué à nos propres réflexions. 13 Tous ces détails constituent un véritable cours d’histoire et explicitent les relations entre les dictateurs africains, ainsi que leurs responsabilités partagées dans les conflits meurtriers du continent. Le rôle des organisations internationales est aussi l’objet des commentaires du narrateur ; par ailleurs, sont évoqués également les noms de plusieurs dirigeants » africains allusions qui dépassent le cadre de l’Afrique noire Kadhafi Lybie, Compaoré Burkina-Faso, Houphoët-Boigny Côte d’Ivoire, Éyadéma Togo, etc. 14 Le narrateur indique le sens de tous les sigles utilisés. 15 Propos recueillis dans l’interview Les écrivains se souviennent d’Ahmadou Kourouma », reproduite dans le site de Radio France Internationale RFI 09/01/2004, consulté le 01/11/2009. 16 Rappelons que le mot grec ethos veut dire coutume », norme de vie ». 17 La présentation de Gagnebin au livre d’Agamben G., O que resta de Auschwitz, op. cit., p. 12. 18 Voir le rapport du 1er janvier 2000 de Physicians For Human Rights intitulé War-Related Sexual Violence in Sierra Leone, cité par Jukoughouo Halidou Ngapna, dans Le rétablissement de l’État de droit dans une société en reconstruction post-conflictuelle l’exemple la Sierra Léone », disponible sur Internet 19 Agamben G., O que resta de Auschwitz, op. cit., p. 27. 20 Serait-elle une création romanesque » pour autant ? 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\n\n \n\n 18 contes de la naissance du monde résumé
18contes de la Naissance du Monde Françoise Rachmuhl Imprimer Ajouter à une liste Résumé Ce recueil rassemble dix-huit contes des cinq continents qui retracent l'origine du monde, des hommes et des animaux.
Des populations parlant un même type de langue ont émigré par vagues successives entre 6 500 et 5 500 av. dans toute l’Europe et en Inde, d’où le nom de cette famille de langues qualifiée par la suite d’indo-européenne. → À lire Les langues du a fallu attendre le XIXe siècle, et notamment la découverte d’une très ancienne langue d’Inde, le sanskrit, pour constater que des langues apparemment aussi différentes que le latin, l’anglais, l’allemand, le breton, le russe, le persan, ou le français, présentaient de nombreuses ressemblances et remontaient vraisemblablement à une même langue l’ fortes ressemblances Latin mater frater pater sorror Anglais mother brother father sisterAllemand mutter bruder vater schwesterBreton mamm breur tad c’hoarRusse mat brat atets siestraPersan modar baradar pedar khalar Français mère frère père sœurLa langue française, en grande partie, issue du latin parléDe même que le latin, le gaulois fait partie de la famille des langues européennes. Lorsque les Romains ont conquis la Gaule en 52 av. le latin parlé des soldats et des fonctionnaires romains s’est rapidement répandu ; dès le IVe siècle, la langue gauloise avait presque totalement disparu au profit d’un latin déformé par l’accent gaulois, et imprégné de mots germaniques correspondant aux diverses invasions. Très largement issu du latin parlé, le français compte encore une centaine de mots gaulois comme alouette, balai, bouleau, bruyère, caillou, char, chemin, chêne, druide, dune, glaise, lande, ruche, soc, tonneau… près de mille mots germaniques comme balafre, blafard, blanc, bleu, brun, butin, danser, effrayer, galoper, garder, gâteau, guère, guerre, guetter, hache, maréchal, orgueil, riche, sale, tomber, trop…→ À lire Le français IXe – XIIIe siècle, encore proche du latinLe premier texte en français dont nous ayons connaissance date de 842. Il s’agit des Serments de Strasbourg échangés entre Louis le Germanique, de langue germanique, et Charles le Chauve, de langue française, contre leur frère Lothaire, chacun s’exprimant dans la langue de l’autre, et non en latin comme c’en était la France se divisait alors en deux zones linguistiques on distinguait, dans le Midi, les dialectes où oui se disait oc, appelés par la suite dialectes de langues d’oc, et dans le Nord, les dialectes où oui se disait oïl, définissant ainsi les langues d’oïl. Les dialectes d’oïl furent prépondérants dans la mesure où Paris devint la capitale des rois l’ancien français en est grands textes littéraires ont été écrits en ancien français du XIe au XIIIe siècle, textes écrits en vers et souvent chantés comme la Chanson de Roland, qui relate des faits de chevalerie sous Charlemagne, ou les romans courtois, avec, par exemple, Lancelot pour héros. → La littérature française Le Moyen le latin, l’ancien français comportait des déclinaisons selon la fonction du mot dans la phrase, la terminaison en était différente. Ceci permettait de disposer les mots dans un ordre plus libre qu’en français moderne. Des six terminaisons du latin, ne sont restées en ancien français que celles du sujet et du la suite des invasions des Vikings en Normandie Xe siècle et de la constitution de l’empire arabe du VIIIe au XIVe siècle, la langue française s’est enrichie en empruntant des mots qui lui manquaient. — Quelques emprunts à la langue normande comme agrès, crique, hauban, vague, varech… — Quelques emprunts à la langue arabe comme alambic, amiral, chiffre, coton, douane, échec, goudron, hazard, magasin, orange, sirop, sucre, zéro…Articles connexes → L’emprunt. → Les mots français d’origine arabe. → Les mots latins admis en français. → Lumière sur la langue arabe, les chansons de geste, la Chanson de Roland et renaissance du français XVIe siècleLe français a continué à évoluer aux XIIIe et XIVe siècles, les déclinaisons disparaissent peu à peu. Au XVIe siècle, l’ordre des mots sujet, verbe, complément devint désormais déterminant. L’enseignement s’effectuait toujours en latin, mais les écrivains souhaitaient que le français devienne une grande langue littéraire. On s’inspira alors, comme les Italiens l’avaient déjà fait, des œuvres et des idées des écrivains grecs et latins de l’Antiquité que l’on traduisit. Il s’agissait donc d’une renaissance ».Au XVIe comme au XVe siècle, la langue française est marquée par l’adaptation de beaucoup de mots latins comme académie, agriculture. S’y ajoutent la multiplication des suffixes diminutifs maigrelet, la construction de mots composés aigre-doux et l’emprunt d’environ 2000 mots à l’italien comme artisan, brave, caporal, carnaval, charlatan, concert, escalier, façade, infanterie, sonnet…Le français du XVIIe et du XVIIIe siècles une langue qui se fixeÀ la fin du XVIe siècle, la langue française perd de son unité, et dès le début du XVIIe siècle, Malherbe, poète de la cour, cherche à discipliner la langue littéraire en faisant par exemple la chasse aux mots anciens, aux mots inventés, familiers, provinciaux ou 1635, Richelieu fonde l’Académie française et, en 1694, paraît la première édition du Dictionnaire de l’Académie qui devait fixer le sens des mots, un sens souvent plus fort qu’aujourd’hui un déplaisir est une profonde douleur et un ennui, un chagrin XVIIIe siècle, la langue reste classique et s’affirme. Quelques mots sont empruntés à l’anglais meeting, budget…Le français actuel une langue multipleAprès la Révolution française, au début du XIXe siècle, la langue s’est enrichie de nouvelles idées et donc de nouveaux mots ; les écrivains romantiques ont élargi leur vocabulaire avec des mots issus des pays orientaux et ont utilisé divers registres de XXe siècle, et notamment à la fin du siècle, les progrès de la technologie ont fait se développer les vocabulaires techniques, parfois repris dans la langue d’origine, souvent l’anglais développement des médias, notamment de la radio et de la télévision, ont mis en contact les multiples variantes du français, du verlan ripou, rebeu, meuf, keuf aux vocabulaires issus des progrès techniques cédérom, internaute, zapper nouvelles constructions de mots se développent, comme les mots-valises informatique où se mélangent information et automatique.📽 15 citations choisies sur la langue française→ Retrouvez la liste des citations 15 citations sur la langue connexes L’Académie française. Les langues du monde. Langues du monde Le latin. – Le grec. – L’anglais. – L’arabe. La langue et le langage. La toute première langue. Histoire de la littérature française. Histoire résumée du vocabulaire français. L’alphabet. La lexicographie. L’étymologie. La néologie. L’emprunt. Les personnages littéraires dans la langue française. L’idiotisme. Les gallicismes. Le barbarisme et le solécisme. Les solécismes définition et types. Vocabulaire thématique Mots les plus bizarres ou mignons de la langue française Partie 1. – Partie 2. – Partie 3. 15 mots les plus longs de la langue française. Mots français souvent mal prononcés Partie 1. – Partie 2. – Partie 3. Leçons de grammaire. – Leçons de vocabulaire. – Leçons d’orthographe. – Leçons d’expression écrite. Exercice Non aux anglicismes ! Lumière sur les symboles de la République de livres
chiffrel’augmentation de la participation des hommes mariés à 6 heures par semaine. Néanmoins, aucun de ces pays ne voit la participation totale des hommes excéder le 37 % de la participation des femmes. Les pères veulent passer plus de temps avec leurs enfants. Partout dans le monde, de nombreux pères veulent s’engager

Un thème d'étude en sciences, qui va nous permettre de mettre en oeuvre la démarche scientifique et compléter notre cahier d'expériences et d' trouverez à la fin de cet article des liens pour exploiter, continuer ce thème en littérature. Evidement, lorsque l'on aborde ce thème en classe, c'est également le temps des plantations dans des pots de yaourts ou autres, nouvelles idées glanées sur Pinterest Le plus visuel * pour bien visualiser la germination de la graine. Le plus écolo * plantations dans des rouleaux de papier toilettes Le plus visuel 2 * pour bien visualiser la croissance des plantes, astucieux, non ? Désolée pour la photo, je n'arrive pas à la redresser. En l'absence de coton, nous avons utilisé des essuie-tout, cela fonctionne également très bien. Ma petite jardinière de classe, on peut même utiliser de petites bouteille de 33 cl, pour faire de petites jardinières individuelle. Une année, j'ai utilisé des demi bouteilles de lait que nous avions décorés, pour être offertes à la fêtes des mères, avec plantations de capucines. J'ai testé en classe, il faut bien fermer le bas de la pochette. Je l'avais fermé avec du simple ruban adhésif, mais côté étanchéité, ce n'est pas formidable. Avec le contre jour, cela ne se voit pas trop, mais cela fonctionne très bien. Le plus visuel 3 * pour bien visualiser, la croissance des plantes, un simple petit sachet, astucieux, non ? Les graines que j'utilise habituellement, car elles germent bien radis, haricot, petit pois, lentille. Et pour les fleurs, je vous conseille les capucines. ............................................... * Je vous mets ma fiche de préparation de séquence attention, elle est très succincte, c'est un simple fil conducteur. * Fiche de préparation de séquence * Relevé d'observations ............................................... * Je vous présente la séquence détaillée d'Azertyy, avec les fiches de séquence, les affichages, les fiches élèves, l'évaluation * Fiches séquence + fiches élèves et évaluation * Affichage séance 2 * Affichage séance 2 ............................................... * Mes diaporamas Le cycle de vie du marronnier, et la dissémination * Cycle de vie du marronnier * La dissémination ............................................... Des documents sur le cycle de vie du haricot et un sur le cycle de vie du pommier fiches élèves et vidéos * Fiche élève * Fiche élève et correction Germination d'un haricot Germination d'un haricot planté dans la terre Cycle de vie d'une plante, vidéo animée, en espagnol, très bien faite Cycle de vie du pommier ............................................... Des vidéos sur le cycle de vie des plantes sur le site Canopé, les fondamentaux ici Une vidéo c'est pas sorcier ici Défi LA MAIN À LA PATE Comment faire germer une graine ici ............................................... Des ressources pour aborder le thème Toujours rien ? très simple, permet d'aborder la germination et la croissance. Mon exploitation en lecture ici Quel radis dis donc ! Mon exploitation icipour commander Splat adore jardiner Mon exploitation icipour commander

9782266086318 ISBN13. 1-8. Avantages Eyrolles.com. Livraison à partir de 0,01 € en France métropolitaine. Paiement en ligne SÉCURISÉ. Livraison dans le monde. Retour sous 15 jours. + d' un million et demi de livres disponibles.

Les contes sont la propriété de leurs auteurs. Envoyez moi vos contes sur ce mail ajoutez votre nom, prénom et âge, je les mettrai en ligne avec plaisir! Isabelle de

Naissancedu Poème, Naissance au Poème: La Fabrique du Pré de Francis Ponge. Naissance du Poème, Naissance au Poème: La Fabrique du Pré. de Francis Ponge. Serge Meitinger. Chapter. 167 Accesses. Part of the Analecta Husserliana book series (ANHU,volume 56)
Il est difficile de parler de souveraineté numérique sans parler du monde immatériel dans lequel elle s’inscrit. La naissance du monde immatériel est attribuée aux Etats-Unis d'Amérique. Son développement correspond aux enjeux militaires et technologiques de ce pays. Il est donc difficile d’aborder cette problématique sans l’associer à la réalité des rapports de force entre le fut jadis le cas jadis pour monde matériel, le monde immatériel est un monde à conquérir. La suprématie technologique permet de créer des situations de dépendance durable. Elle favorise les pays qui mettent en œuvre une politique de puissance. Il est impossible de parler de souveraineté sans traiter la question de la recherche de suprématie et le refus de la dépendance dans les rapports de force entre puissances. Les enjeux pour l’entrepriseDans le passé, la France a rencontré un problème important à propos de l'informatique l'incapacité de finaliser une politique de puissance dans le domaine de l'industrie informatique. Les entreprises n'avaient pas suivi De Gaulle. Les plus importantes se focalisèrent sur leurs intérêts en termes marché. Elles ne se reconnurent pas dans la nécessité d'appuyer une politique de recherche de puissance. Aujourd'hui nous sommes dans un cas de figure assez similaire. La grande majorité des entreprises françaises ont bien du mal à identifier leurs intérêts dans la construction d'une politique de souveraineté dans l'économie numérique. Et encore moins dans une politique de puissance si un pouvoir politique décidait de se lancer dans cette voie. Leur constat est simple il est trop remontées d'information par le biais de l'intelligence économique soulignent que les entreprises françaises acceptent de dépendre des technologies américaines et bientôt chinoises. Après l'affaire Snowden, j'ai participé à un colloque français de RSSI qui me rapportèrent l'anecdote suivante. Plusieurs comités exécutifs annulèrent des dispositions prises avant l'affaire Snowden dans le domaine de l'externalisation de certaines activités dans le domaine des systèmes d'information de peur qu'un incident majeur leur fasse perdre la face à posteriori. Ces décideurs n'avaient tenu aucun compte des rapports de force entre puissances et des risques qu'ils prenaient en niant leur réalité dans leurs secteurs d'activités. La première urgence est donc de mettre le monde de l'entreprise devant ses responsabilités sur cette question. Tant qu'il n'y aura pas une convergence de vues entre le pouvoir politique, les représentants de l'administration et les acteurs du secteur privé sur la manière de concevoir une politique d'accroissement de puissance dans l'économie numérique, le débat se figera sur les plus petits dénominateurs communs d'une politique de souveraineté. Autrement dit, je suis désolé de le dire ainsi, mais il ne dépassera pas le stade de la surveillance des mauvaises pratiques et de leurs éventuelles aspects stratégiques de la conquête du monde immatériel ne relèvent pas des autorités de contrôle. Dans ses effets majeurs, la politique de conquête s'articule avec une politique de puissance. Rappelons-nous dans le cas des Etats-Unis à l'origine, ce qui allait devenir ensuite Internet est né d'un besoin de survie informationnelle en cas de confrontation nucléaire. Les GAFAM sont l'expression économique privée d'une volonté de détenir une suprématie dans les activités marchandes de l'économie numérique. Ce n'est pas un hasard si la Chine a refusé de dépendre des GAFAM et a construit les siens. La seconde urgence est d'évaluer le coût d'une situation de dépendance la France et l'Union Européenne sont globalement dépendantes des technologies numériques américaines. Cette situation est-elle souhaitable à moyen et long terme ? La manière dont est abordée la question du stockage de données révèle les différences de grille de lecture de la souveraineté selon que l'on se situe dans le monde occidental, en Chine ou en Russie. Pour les entreprises des pays dépendants, la localisation du stockage dans une recherche de souveraineté est marginalement pris en compte. Pour les entreprises chinoises, russes, et demain indiennes, elles devront s'aligner ou prendre fortement en compte le refus de la dépendance exprimée par leurs autorités politiques. La troisième urgence est la prise en considération de l'enjeu majeur de l'usage commercial des ne faut pas se contenter d'analyser le problème sous l'angle de la protection des données personnelles. Véritable or noir du monde immatériel, l'accès aux donnée ou le data est le point d'entrée de la conquête des marchés du monde immatériel. L'analyse du fonctionnement des GAFAM en est la démonstration la plus didactique. Cette réalité était déjà perceptible avant l'explosion de la bulle Internet au début de ce siècle. Une start-up américaine de WEB TV si ma mémoire est bonne présentait son plan marketing en expliquant que plus elle collecterait d'informations sur ses clients, mieux elle pourrait répondre aux attentes de ses clients mais aussi les orienter vers d'autres choix. La législation américaine permet ce genre de démarche. A contrario, un groupe français perd aujourd'hui 15% de son chiffre d'affaires parce que la CNIL lui interdit de conserver la mémoire du compte bancaire de ses clients. Son concurrent le plus important, américain, est basé au Luxembourg et n'est pas soumis à la même contrainte. Résumé de l’intervention de Christian Harbulot, datée du 23 mai 2019 devant la Commission d'enquête sur la souveraineté numérique au Sénat.
45. Récapitulation: l'articulation du temps et de la temporalité 560 § 46. La finitude de la temporalité 568. a) Le pré-temps immémorial de la naissance 568. b) L'après-temps indisponible de la mort 574. c) La finitude de l'aventure et l'excentricité de son sens 583 § 47. L'unité de mes histoires 587. a) La multiplicité des
1L’intérêt pour les interactions de la science et de la littérature n’est pas nouveau. En 1925, Alfred Whitehead remarquait que 1605 était l’année de publication de The Advancement of learning de Bacon et de Don Quixote de Cervantès [1]. Michel Serres a quant à lui éclairé de nombreux aspects du développement parallèle des œuvres scientifiques, philosophiques et littéraires, faisant du XVIIe siècle l’un des passages » privilégiés entre les sciences de l’homme et les sciences exactes [2]. Ainsi, dans Feux et signaux de brume, il affirme fortement la nécessité de dépasser les barrières posées entre la science et la littérature [3]. Il réunit d’un geste l’histoire des sciences et l’histoire de la littérature, toutes deux emportées dans le vaste mouvement de l’histoire occidentale 2S’il existe une histoire des littératures et s’il existe une histoire des sciences, ce dont il y a histoire, dans les deux cas, prend naissance et se développe dans une société qui a ses partages, ses moyens de produire, ses mœurs, sa politique, son environnement biophysique. Et je ne vois pas comment faire deux parts, il s’agit de la même histoire, au même endroit, dans le même courant chronique et pour les mêmes classes. [4] 3Pourtant il y a bien deux parts. Michel Serres en fait ainsi le diagnostic et la généalogie 4Les rapports entre ce qu’on est convenu de dénommer la science et ce qu’on a décidé d’appeler littérature n’ont jamais été vraiment éclaircis. Au niveau de la critique, s’entend. Pour la production elle-même, la situation est inverse. Rares sont les auteurs ou les œuvres tout à fait extérieurs à la science du temps […]. Nul n’a écrit derrière un mur, où protéger frileusement sa peau, mais sur un espace compact de communication. Alors survint l’école. Ou les écoles. Fondée, quelle qu’elle soit, sur une partition la classification des sciences. Les alvéoles séparées, les bâtiments épars, les bibliothèques disjointes. Diderot est un bel espiègle, il ne connaît plus la chimie, Montesquieu ignore Newton, Montaigne n’écrit que de soi et Pascal que de Jésus-Christ. La seule solution est un éclat de rire. Les spécialistes fabriquent, en rétroaction, des imbéciles ennuyeux. Le fameux problème des rapports entre science et littérature n’est qu’un artefact. Il y a grille, mais nous l’avons posée. Si légère et fragile que la supprimer n’exige qu’une pichenette. [5] 5À la suite de ces travaux fondateurs s’est amorcée à la fin des années 1970 une réflexion d’ensemble sur les rapports entre les différents domaines du savoir. Les études littéraires, notamment, ont opéré un vaste mouvement d’ouverture. Qu’il s’agisse d’une réaction face à ce qu’on a appelé le formalisme ou le textualisme des années 1970, d’un besoin de renouvellement des objets d’étude ou d’une vague de fond plus large en faveur des approches interdisciplinaires, l’intérêt pour le rapprochement des textes littéraires et scientifiques est l’une des conséquences les plus frappantes de ce phénomène d’ouverture des frontières disciplinaires. Alors que ce domaine d’étude hybride a gagné ses lettres de noblesse et sa légitimité, il reste fructueux de s’interroger sur les motivations et l’origine de ce mouvement interdisciplinaire au sens fort, et sur les conséquences, pour les études littéraires comme pour l’histoire des sciences, de leur rapprochement. 6L’étude des relations de la littérature et de la science est devenue depuis trente ans, surtout dans le monde universitaire anglo-saxon, une discipline à part entière [6]. Concernant la période classique, les travaux fondateurs de Marjorie Nicolson avaient démontré dès le milieu du XXe siècle la fécondité d’une méthode rapprochant histoire des sciences et littérature [7]. Cette approche, cependant, restait centrée sur le canon littéraire et n’incluait les textes scientifiques que comme comparants. C’est l’ouvrage de Fernand Hallyn en 1987, La Structure poétique du monde Copernic, Kepler, qui constitue à bien des égards un jalon décisif en proposant l’analyse poétique de textes astronomiques, et en ouvrant la voie à une série d’études interdisciplinaires [8]. Parallèlement se sont développés des domaines d’étude connexes tels que l’histoire des idées et la cultural history [9], l’histoire de la naissance du roman dans son articulation avec le discours scientifique [10], l’approche rhétorique [11], constituant le vaste champ disciplinaire regroupé sous la formule littérature et science ». Les récents travaux parus dans ce domaine proposent d’unir ces différentes approches, et font le pari qu’il peut être fécond non seulement d’aborder des textes scientifiques avec les outils de l’analyse littéraire, d’une part, et d’étudier des textes littéraires en prenant en compte leurs sources » scientifiques, d’autre part, mais de réunir ces deux corpus et ces deux méthodes afin de faire émerger une ou plusieurs poétiques spécifiques du discours scientifique dans une période donnée. Étudier ensemble des textes littéraires et des textes scientifiques, ce n’est pas réduire leur hétérogénéité, encore moins nier leurs différences essentielles en termes sémiotiques et épistémiques. Mais cette méthodologie propose d’entrer dans ce matériau hétérogène sans lui imposer au préalable nos distinctions disciplinaires ultérieures, et sans préjuger a priori de l’appartenance de ces textes à l’un ou l’autre corpus, afin de faire émerger des traits communs et des spécificités nouvelles. En privilégiant un autre classement, on peut espérer saisir des orientations communes, des stratégies d’écriture partagées, des emprunts poétiques, des thématiques transversales. C’est à partir de ce socle que l’on peut alors tenter d’esquisser non pas une frontière mais des usages spécifiques, en littérature et en science, d’outils poétiques communs [12]. 7Une telle démarche suppose de largement faire appel – comme support, soutien et éclairage – à d’autres disciplines telles que l’histoire des sciences et l’histoire de l’art. Récemment, l’histoire des sciences a été particulièrement attentive aux stratégies d’écriture, aux genres [13], et plus généralement à l’aspect historique des formes textuelles [14]. Ont émergé des questions liées à la matérialité de la culture scientifique ses instruments et ses pratiques mais aussi ses textes. Il est donc logique que ce soit précisément les études s’attachant à la culture matérielle » de la science qui aient su le mieux mettre en évidence ses technologies littéraires [15] », qu’il s’agisse de l’énonciation, de la sémiotique, des stratégies d’écriture [16] ou de l’attention au lectorat. On le voit, l’histoire et sociologie des sciences la plus ouverte autrement appelée science studies rejoint ici certaines des préoccupations de la sociologie de la littérature [17], de l’histoire de la lecture [18] et de l’histoire du livre [19].La poule et l’œuf8Le rapport du littéraire » et du scientifique » peut paraître simple si on l’envisage uniquement comme un travail de réécriture littéraire effectué à partir d’un matériau disponible, celui des nouvelles théories scientifiques ; travail littéraire qui peut s’apparenter à la mise en fiction des connaissances, ou bien à l’ornementation d’un discours aride. Compris dans un sens unilatéral, le rapport du littéraire et du scientifique postule une définition fixée de chacun des deux domaines. Ce sont de telles définitions qui peuvent légitimer une approche classique de l’étude conjointe de la littérature et de la science étudier les influences de l’une sur l’autre généralement de la science sur la littérature [20]. Or cette méthode a depuis longtemps démontré ses limites, notamment pour la période classique. Les deux discours sont alors chacun en constitution et témoignent bien plutôt d’un trouble des catégories. Au début du XVIIe siècle, l’humanisme renaissant constitue le cadre dans lequel se comprend l’émergence du discours scientifique et, de fait, la science comme telle n’a pas encore de lieu propre. Loin d’être un simple matériau dans lequel les écrivains puiseraient, la philosophie naturelle construit alors son discours comme ses méthodes en rapport avec ceux des littérateurs. Tenter de renouer les fils de ces deux histoires, voire faire l’hypothèse d’une histoire commune, c’est être attentif aux outils partagés, que ceux-ci procèdent d’un socle commun littérature et philosophie classiques, concepts rhétoriques et poétiques hérités de l’humanisme renaissant, repris ou transformés au début du XVIIe siècle, ou qu’ils proviennent d’emprunts et d’échanges entre les deux domaines. 9Cette seconde manière d’aborder l’étude de la science et de la littérature considère que les formes littéraires sont aussi des formes de pensée et, par suite, que la notion d’influence n’est pas opératoire. Une telle méthode implique de définir un corpus large, qui ne préjuge pas a priori de l’appartenance des textes aux domaines du littéraire » ou du scientifique ». D’où l’intérêt de réunir, et souvent de confronter, des textes qui dialoguent par-delà les frontières qu’on leur assigne spontanément. Prenons l’exemple du XVIIe siècle. L’imaginaire scientifique irrigue toute la littérature de l’époque. Il suffit pour s’en convaincre de rappeler qu’on trouve des références aux récentes découvertes et aux controverses scientifiques contemporaines chez Molière comme chez Aphra Behn, chez Milton aussi bien que chez La Fontaine [21]. Cependant, les textes abordant de front les sujets savants appartiennent le plus souvent à ce genre en construction et en quête de légitimité qu’est la fiction littéraire, que l’on appellera bientôt roman. Sans doute l’alliance de la fiction et du savoir n’est-elle pas nouvelle. Nombreux sont les récits de la Renaissance qui s’apparentent à des romans encyclopédiques et savants [22]. Néanmoins, l’intérêt particulier pour la science dont témoignent les fictions du XVIIe siècle engage un imaginaire particulier. Il faut donc distinguer les textes qui empruntent à la science une topique et ceux dont la science informe la poétique. Dans la première catégorie, on trouve l’importante tradition de la poésie scientifique [23] et des pièces de théâtre françaises et anglaises de la fin du siècle exploitant le thème spectaculaire du monde dans la Lune [24] ; dans la seconde, on compte des traités scientifiques empruntant leurs techniques aux contes philosophiques antiques et médiévaux, et des fictions narratives. Au XVIIe siècle, les textes ayant partie liée avec la science ne s’ordonnent donc pas en une typologie simple qui distinguerait comptes rendus d’expérience, traités théoriques, ouvrages de vulgarisation et romans scientifiques. Si parfois les œuvres tendent à s’organiser selon ces pôles, surtout pendant la deuxième moitié du siècle, bien souvent ces classifications ne sont pas pertinentes, et l’on se trouve face à un continuum de textes allant du plus théorique au plus fictionnel. Afin de signaler qu’il s’agit de tendances et non d’une frontière infranchissable, nous avons proposé les catégories de récits fictionnalisants pour les textes allant vers la fiction sans pour autant renoncer à toute ambition cognitive et de récits factualisants pour les textes qui s’efforcent de construire des faits sans pour autant renoncer au recours ponctuel à la fiction [25]. Plutôt que de désigner des domaines fixes, cette formulation tente de saisir une gradation de fictionnalité et de et zones d’échange10Étudier les relations de la littérature et de la science, c’est se confronter à l’histoire d’une division, autant qu’étudier des échanges et des convergences. De fait, la copule et ne saisit que très mal cette richesse de relations et d’interactions. Elle est elle-même le résultat d’une histoire de divisions dont nous héritons et qui brouille notre lecture, nous obligeant à un coup de force et d’imagination pour réunir ce que des siècles de spécialisation nous ont habitué à séparer. Le premier problème sur lequel on achoppe est donc l’anachronisme de notre point de vue. Se plonger dans une époque où, par exemple, on peut parler sans copule de Galilée critique d’art », pour reprendre le célèbre article d’Erwin Panofsky, ou de Kepler astronome astrologue », comme le fait Gérard Simon, c’est faire abstraction d’un long processus historique autant que de l’éducation binaire que nous avons reçue, fondée sur la dichotomie entre les scientifiques » et les littéraires ». C’est surtout tâcher de comprendre un temps où les notions mêmes de science » et de littérature » ne sont pas encore constituées, et où les hommes de science sont encore avant tout des honnêtes hommes, des littérateurs et des philosophes. 11Gillian Beer a souligné une autre difficulté méthodologique qui se pose au seuil de ce type d’étude Comment expliquer l’apparition concurrente d’idées similaires en science et en littérature sans inévitablement forger des liens d’inférence causale [26] ? » D’une part, la philosophie naturelle a trouvé dans les formes littéraires disponibles une alternative aux formes strictes du traité scolastique – de nouvelles formes pour de nouveaux sujets. D’autre part, poètes et écrivains », comme on les appellera bientôt, ont trouvé dans la philosophie naturelle, et particulièrement dans l’astronomie, non seulement une riche source d’inspiration, mais un arsenal de nouvelles stratégies d’écriture et de nouveaux usages sur lesquels fonder leur propre réflexion sur le vraisemblable ou sur le récit. Ainsi, entre les deux discours souvent contigus, parfois imbriqués, de la littérature et de la science, des codes et des langages communs sont établis, précisément au moment où les deux disciplines commencent à se distinguer en définissant lieux, institutions et pratiques distincts. Ce faisant, la bifurcation pour le dire ainsi entre ce qu’on appelle aujourd’hui la science » et la littérature » a eu lieu précisément au plus fort de leurs échanges. C’est là un paradoxe qui reste à explorer, de même qu’il reste à écrire l’histoire détaillée de cette division, afin de savoir de quel ordre est la frontière que chaque époque tente de constituer, et où elle se situe. 12Un troisième problème méthodologique a été soulevé par Stephen Greenblatt dans son étude Marvellous Possessions l’usage des méthodes de l’analyse littéraire pour l’étude de textes non-littéraires pose le problème de leur adéquation. Or, de même que les relations de voyage au Nouveau Monde font affleurer à la surface de textes non-littéraires les opérations de l’imagination généralement les plus enfouies [27] », les textes scientifiques font souvent appel à des stratégies d’écritures et à des procédures poétiques qui rendent pertinents les outils de l’analyse littéraire. À cet égard, Gerald Holton a souligné à quel point la dichotomie entre les approches scientifique et littéraire s’estompait dès lors que l’on se place au niveau de la construction des théories scientifiques, notamment au moment de la formation et de l’évaluation des hypothèses [28]. 13On comprend pourquoi la notion d’influence, qui a longtemps présidé à l’étude des relations entre science et littérature, est si peu pertinente. Elle postule l’existence de deux disciplines autonomes, d’une hiérarchie implicite, et d’un mouvement unilatéral de l’une la science, source du savoir vers l’autre la littérature, simple support ou moyen de diffusion de ce savoir. À la notion d’influence, insuffisante puisque la périodisation de ces échanges ne permet pas de dégager un mouvement unilatéral [29], on préférera celle de zone d’échange ou trading zone, telle qu’elle a été définie par Peter Galison [30]. Dans cette zone, chaque régime discursif a ses propres enjeux, ses propres dispositifs énonciatifs. Mais chacun interagit avec l’autre selon des procédures communes, un langage partagé, des emprunts réciproques de stratégies d’accréditation et de méthodes. 14La stratégie du chercheur en sciences et littérature est alors toute trouvée en étudiant un corpus qui contredit d’emblée la division des disciplines, ou en s’intéressant à une époque où elle est purement et simplement anachronique, il en démontre de facto le caractère arbitraire, historique et construit. Plus délicate est la tâche lorsqu’on s’avance dans le temps, et que les disciplines littéraires et scientifiques commencent à se définir en s’opposant. Les liens perdurent, mais un et s’impose comme copule nécessaire entre deux territoires qui s’éloignent. 15Les difficultés méthodologiques propres à ce domaine d’exploration hybride ont donc permis le développement de nouvelles approches, dont les études littéraires ont largement profité. Bénéfice méthodologique d’abord en élargissant le champ des objets étudiés, on interroge la pertinence des méthodes disponibles, on révise l’outillage conceptuel de l’analyse littéraire, ce qui a permis par exemple l’approche renouvelée de grandes notions littéraires telles que la vraisemblance, la fiction, le récit. Réfléchir à partir de la frontière, c’est adopter une perspective qui permet de mettre au jour des textes oubliés, un corpus souvent mal ou méconnu, car il n’entre pas dans les catégories traditionnelles du canon de l’histoire littéraire ou de l’histoire des sciences. Bénéfice conceptuel surtout l’une des pistes empruntées par les recherches littéraires actuelles consiste à sortir du champ de la littérature afin de mieux le saisir, et de percevoir la fécondité du littéraire » par-delà les bornes institutionnelles de la littérature. Se développe ainsi une approche de la forme littéraire non pas coupée du monde, mais en interaction avec d’autres savoirs et objets du monde. Loin de n’être qu’un réceptacle pour un savoir scientifique en train de se faire, la littérature peut être conçue comme un mode singulier de connaissance. C’est l’une des hypothèses les plus fructueuses des études littéraires actuelles [31]. 16Du point de vue de l’histoire des sciences, les bénéfices ne sont pas moindres. Le rapprochement avec l’histoire littéraire permet d’envisager la science comme une partie intégrante, et importante, de la culture, revendication des scientifiques souvent trop peu entendue. Comme le signale l’historien des sciences Mario Biagioli, un outil classique de l’analyse littéraire – l’étude des structures d’un texte – est devenu un enjeu essentiel des science studies. Il suggère même que les enseignants des départements de littérature s’allient avec les chercheurs en science studies afin d’apprendre à leurs étudiants comment analyser la construction littéraire du discours scientifique [32]. Un mouvement de désenclavement de l’histoire des sciences se dessine ainsi, qui fait écho à l’ouverture des études littéraires. Cette ouverture symétrique témoigne ainsi d’une volonté d’interroger, et de remettre en cause, les grandes partitions binaires de la pensée occidentale. Notes [1] A. N. Whitehead, Science and the Modern World, Cambridge, Cambridge University Press, 1925, p. 55. [2] M. Serres, Hermès V Le Passage du Nord-Ouest, Paris, Minuit, 1980. [3] M. Serres, Feux et signaux de brume, Paris, Grasset, 1975. [4] Ibid., p. 14. [5] Ibid., p. 12-13. [6] Voir L. J. Jordanova et R. Williams, Languages of nature critical essays on science and literature, Londres, Free association books, 1986 ; G. Levine éd., One Culture Essays on Science and Literature, Madison, University of Wisconsin Press, 1987 ; J. Christie et S. Shuttleworth, Nature transfigured Science and literature 1700-1900, Manchester, Manchester University Press, 1989. [7] A World in the Moon a Study of the Changing Attitude toward the Moon in the Seventeenth and Eighteenth Centuries, Northamptan Mass., Smith college Departments of modern languages, 1936 ; Kepler, the Somnium and John Donne », Journal of the History of Ideas, I, 1940, p. 259-280 ; Science and Imagination, Ithaca, Cornell University Press, 1956 ; Voyages to the moon, New York, Macmillan Co., 1960 ; The Breaking of the Circle. Studies in the effects of the New Science » upon Seventeenth Century Poetry, New York / Londres, Columbia University Press, 1962. [8] F. Hallyn, La Structure poétique du monde Copernic, Kepler, Paris, Le Seuil, 1987. [9] A. Lovejoy, The Great Chain of Being A Study of the History of an idea, Cambridge Mass., Harvard University Press, 1936. [10] L. Davis, Factual Fictions The Origins of the English Novel, New York, Columbia University Press, 1983 ; M. McKeon, The Origins of the English novel 1600-1740, Baltimore, John Hopkins University Press, 1987 ; T. Pavel, Univers de la fiction, Paris, Le Seuil, 1988 ; Pageaux, Naissances du roman, Paris, Klincksieck, 1995 ; M. DiLonardo Troiano, New physics and the modern French novel an investigation of interdisciplinary discourse, Currents in comparative Romance languages and literatures, New York, P. Lang, 1995 ; R. Mayer, History and the early English novel matters of fact from Bacon to Defoe, Cambridge, Cambridge University Press, 1997 ; F. Garavini, La Maison des jeux. Science du roman et roman de la science au XVIIe siècle [1980], trad. A. Estève, Paris, Champion, 1998 ; T. Pavel, La Pensée du roman, Paris, Gallimard, 2003. [11] Voir J. Dietz Moss, Novelties in the Heavens. Rhetoric and Science in the Copernican Controversy, Chicago, Chicago University Press, 1993 ; J. Fahnestock, Rhetorical Figures in Science, Oxford, Oxford University Press, 1999 ; T. Skouen et R. Stark dir., Rhetoric and The Early Royal Society, Leyde, Brill, ligne [12] Voir H. S. Turner, The English Renaissance Stage Geometry, Poetics and the Practical Spatial Arts 1580-1630, Oxford, Oxford University Press, 2006 ; H. Marchitello, The Machine in the Text Science and Literature in the Age of Shakespeare and Galileo, Oxford, Oxford University Press, 2011 ; Fr. Aït-Touati, Contes de la Lune essai sur la fiction et la science modernes, Paris, Gallimard, Paris, 2011. [13] A. Blair, Theatre of Nature, Princeton, Princeton University Press, 1997 ; A. Steczowicz, The Defence of Contraries ». Paradox in the Late Renaissance Disciplines, thèse de doctorat, University of Oxford, 2004 ; J. Paradis, Montaigne, Boyle and the Essay of Experience », dans G. Levine éd., One Culture, op. cit., p. 59-91. [14] P. Dear dir., The Literary Structure of Scientific Argument Historical Studies, Philadelphie, Pennsylvania University Press, 1991 ; R. Westman, Proof, Poetics and Patronage Copernicus’s Preface to De Revolutionibus », dans D. C. Lindberg et R. S. Westman éd., Reappraisals of the Scientific Revolution, Cambridge Mass., Cambridge University Press, 1990, p. 167-205 ; C. Licoppe, La Formation de la pratique scientifique. Le discours de l’expérience en France et en Angleterre 1630-1682, Paris, La Découverte, 1996. [15] Dans ces deux domaines, l’ouvrage fondateur est celui de S. Schaffer et S. Shapin, Leviathan and the air-pump Hobbes, Boyle, and the experimental life, Princeton, Princeton University Press, 1985. Voir aussi S. Shapin, A Social History of Truth, Chicago, University of Chicago Press, 1994 ; P. Dear, Discipline and Experience the Mathematical Way in the Scientific Revolution, Chicago, University of Chicago Press, 1995 ; S. Schaffer, La Fabrique des sciences modernes, trad. S. Van Damme, L. Marcou et Fr. Aït-Touati, Paris, Le Seuil, 2014. [16] Voir B. Latour, La rhétorique scientifique qu’est-ce que la force d’un argument ? », dans F. Bailly dir., Sens et place des connaissances dans la société, Paris, CNRS, Paris, 1986, p. 251-287 ; Science in Action how to follow scientists and engineers through society, Cambridge Mass., Harvard University Press, 1987 ; B. Latour et F. Bastide, L’opéra du rein – mise en scène, mise en fait », dans B. Latour, Petites leçons de sociologie des sciences, Paris, Seuil, 1996, p. 83-99 [déjà paru en 1993 sous le titre La Clef de Berlin et autres leçons d’un amateur de sciences]. [17] A. Viala, Naissance de l’écrivain. Sociologie de la littérature à l’âge classique, Paris, Minuit, 1985. [18] R. Chartier et G. Cavallo dir., Histoire de la lecture dans le monde occidental, Paris, Le Seuil, 1997 ; M. Rosellini, Lecture et Connaissance des bons livres ». Charles Sorel et la formation du lecteur, thèse de doctorat, Université de Paris III, 2004. [19] E. Eisenstein, The Printing Revolution in Early Modern Europe, Cambridge, Cambridge University Press, 1983 ; M. Frasca-Spada et N. Jardine dir., Books and the Sciences in History, Cambridge, Cambridge University Press, 2000. [20] Dans cette tradition, fort utile au demeurant puisqu’elle a mis en lumière des conjonctions et des interactions, on peut citer, en France, Bridenne, La Littérature française d’imagination scientifique, Paris, G. A. Dassonville, 1950 ; et aux États-Unis, R. Foster Jones, The Seventeenth Century Studies in the History of English Thought and Literature from Bacon to Pope, Stanford, Stanford University Press, 1951. [21] J. S. Spink, Literature and the Sciences in the Age of Molière, conférence inaugurale donnée au Collège de Bedford 20 janvier 1953, Londres, International Book Club, 1953. [22] Voir F. Béroalde de Verville, Le Cabinet de Minerve auquel sont plusieurs singularités. Figures. Tableaux. Antiques. Recherches saintes. Remarques serieuses. Observations amoureuses. Subtilités agréables. Rencontres joyeuses et quelques histoires meslées és avantures de la sage Fenisse patron du Devoir, Paris, M. Guillemot, 1596 éd. Fanlo, à paraître ; A. Domayron, Histoire du siege des Muses, ou parmi le chaste Amour est traicté de plusieurs belles et curieuses Sciences, Divine Moralle et Naturelle, Architecture, Alchimie, peincture et autres, Lyon, S. Rigaud, 1610. [23] Pour l’Angleterre, outre les travaux cités de M. H. Nicolson, voir M. Llasera, Représentations scientifiques et images poétiques en Angleterre au XVIIe siècle à la recherche de l’invisible, Paris, CNRS, 1999. Pour la France, voir Ph. Chométy, Philosopher en langage des dieux ». La poésie d’idées en France au siècle de Louis XIV, Paris, Champion, 2006. [24] Citons notamment A. de Fatouville, Arlequin empereur de la Lune [1684], dans Le Théâtre italien ou Le Recueil général de toutes les comédies et scènes françaises jouées par les comédiens italiens du roi, éd. T. Gherardi, Paris, Briasson, 1741, t. I ; A. Behn, The Emperor of the Moon, Londres, J. Knight, 1687 ; Th. d’Urfey, Wonders in the Sun. A Comick Opera, Londres, J. Tonson, 1706 ; E. Settle, The World in the Moon, an Opera, Londres, A. Roper, 1697. [25] Fr. Aït-Touati, Penser le ciel à l’âge classique. Fiction, hypothèse et astronomie de Kepler à Huygens », Annales. Histoire et Sciences Sociales, mars-avril 2010, p. 325-344. [26] G. Beer, Open Fields Science in Cultural Encounter, Oxford, Clarendon Press, 1996, chap. 8, p. 177 sq. [27] S. Greenblatt, Marvelous Possessions the Wonder of the New World, Oxford, Clarendon Press, 1990, p. 23. [28] G. Holton, L’Imagination scientifique, Paris, Gallimard, 1981 ; id., L’Invention scientifique, Paris, Puf, 1982. C’est de ce même constat que part F. Hallyn dans son introduction à La Structure poétique du monde, op. cit. [29] À ce titre, les importants travaux de R. Foster Jones, tâchant de saisir l’influence du style scientifique » mis en place par la Royal Society sur » la littérature anglaise de la fin du XVIIe siècle, ont fait l’objet de sévères critiques qui ont pointé les problèmes et les limites d’une telle méthodologie. Voir R. F. Jones, Science and English Prose Style in the Third Quarter of the Seventeenth Century », Publications of the Modern Language Association of America, vol. 45, 1930, p. 977-1009 ; The Seventeenth Century Studies in the History of English Thought and Literature from Bacon to Pope, Stanford, Stanford University Press, 1951 ; Ancients and Moderns A study of the rise of the scientific movement in seventeenth-century England, Saint-Louis Miss., Washington University Press, 1961. Cf. les critiques notamment de B. Vickers, The Royal Society and English Prose Style A Reassessment », dans B. Vickers et N. S. Struever, Rhetoric and the Pursuit of Truth Language change in the Seventeenth and Eighteenth Centuries, Los Angeles, University of California, 1985, p. 3-76. [30] P. Galison, Image and Logic. A Material Culture of Microphysics, Chicago, University of Chicago Press, 1998. En ce qui concerne cette représentation des relations entre littérature et science, je donne à la notion de zone d’échange une extension plus large que celle que propose P. Galison. [31] Citons notamment, au-delà des études consacrées à la Renaissance et à l’âge classique, les travaux de Marielle Macé et d’Yves Citton, qui proposent d’envisager la littérature comme ressource ». [32] M. Biagioli, Postdisciplinary Liaisons Science Studies and the Humanities », Critical Inquiry, vol. 35, 2009, p. 816-833, notamment p. ligne
Commentle monde est-il né ? Est-il sorti d'un oeuf comme un oiseau, d'un ventre comme un enfant ? A-t-il flotté au fond des eaux ? Comment était-ce avant les hommes, avant les animaux ? Venus des cinq continents, ces contes peignent des visions différentes de la naissance du monde, du ciel, des astres et même du moustique !
Le Petit Prince est un ouvrage en français, le plus connu d’Antoine de Saint-Exupéry. Publié en 1943 à New York, est un conte poétique et philosophique sous l’apparence d’une histoire pour chapitre décrit une rencontre du petit prince qui laisse perplexe sur le comportement de l’absurde grandes personnes». Chacune de ces rencontres peut être lue comme une simple et épurée, parce que c’est d’être compris par les enfants, est en fait le narrateur pour le véhicule privilégié d’une conception symbolique de la 1 Un phénomène d’édition Suite allographe 2 Naissance du personnage 3 Naissance du personnage 4 Un phénomène d’édition Suite allographe 5 Dévouement Un phénomène d’éditionLe livre, vendu plus de 134 millions d’exemplaires dans le monde entier, traduit en 220 langues et dialectes les langues les plus connues des cinq continents, mais aussi dans des langues moins utilisées comme le breton, le tagalog aux Philippines, le papiamento à Curaçao, le féroïen dans les les îles Féroé, le frioulan en Italie, en Aragon, en Espagne, la Suisse romande, le quechua en Equateur, du guarani au Paraguay et en espéranto et dans de nombreuses langues indiennes en hindi, télougou, le marathi, le punjabi, le tamoul, malayalam. En 2005, Le Petit Prince a été traduit en toba, une langue amérindienne du nord de l’Argentine, sous le titre Ainsi Shiyaxauolec Nta’ le premier livre à être traduit dans cette langue le Nouveau d’édition, un phénomène culturel, Le Petit Prince est international. Deux cent vingt traductions répertoriées à ce jour, plus de 130 000 000 livres, cassettes, DVD, CD audio vendus dans le monde, un musée au Japon, un opéra aux États-Unis et en Allemagne, une comédie musicale en France et en Corée, l’intégration dans l’école programmes au Maroc, Canada, Japon, Corée …Le livre a été initialement publié à New York et l’édition française a été tiré par un nouveau dépistage tard impressions de cette édition, les originaux ne sont pas disponibles. Un nouveau numéro dans le Folio au début du vingt et unième siècle restaurée plus tard dans une œuvre d’art édition française de l’original. Indépendamment de la meilleure qualité technique, il a été constaté que plusieurs modèles de l’édition française antérieure ont été révisés par l’éditeur d’autorité pour des raisons de mise en page étoile couverts par l’astronome, par exemple.Suite allographeL’homme d’affaires et poète argentin Alejandro Roemmers a écrit une suite au Petit Prince, avec l’approbation des frères d’Agay, descendants de regreso del joven Titre principe, le roman a une sortie limitée en Argentine, les héritiers de Saint-Exupéry a refusé toute idée de publication en français que l’œuvre originale ne serait pas tombé dans le domaine public, ce qui va arriver en 2033. L’auteur présente dans son livre un adolescent qui découvre petit prince du monde des adultes lors de son voyage. Naissance du personnageJe voudrais commencer cette histoire à la manière des contes de fées.’ Le regret du narrateur est claire. Cependant, quand il a été publié, Le Petit Prince n’a pas reçu l’Terre des hommes ou le pilote de guerre, considéré par les Américains comme la plus grande réponse que les démocraties ont trouvé dans Mein Kampf». Pourtant, malgré ses cheveux d’or, son écharpe et son rire délicieux air d’un enfant, le Petit Prince est fondamentalement graves. Il est né dans la guerre et une image terrifiante d’une planète envahie par trois baobabs que nous n’avons pas coupé de longue haleine avec un sentiment d’urgence’, écrit l’auteur, peuvent penser les trois puissances de l’ petit prince a apparu dans les librairies aux États-Unis en 1942. Mais Saint-Exupéry pense depuis plus de sept ans. Au moins, on peut lire le livre comme une autobiographie discrète.’En 1935, paraît Terre des le train qui mène à Moscou, Saint-Exupéry a rencontré un couple de travailleurs. Entre homme et femme, enfant, en quelque sorte, avait fait son creux et il dormait Mais il se tourna dans son sommeil et son le visage m’est apparu dans la nuit. Ah! Comment adorable visage! Il est né à ce couple une sorte de fruit doré. Il est né de ces vêtements lourds que le succès de charme et de grâce. Je me penchai sur le front lisse, sur la molle moue des lèvres, et je me suis dit, ici, est un visage d’un musicien, les enfants Mozart ici, c’est une belle promesse de vie. petits princes des légendes n’étaient pas différents de lui. Le personnage était déjà Décembre 29 de cette même année, Saint-Exupéry tente d’assurer la liaison Paris-Saïgon mais son avion s’est écrasé sur Décembre 31 dans le désert libyen. C’est une caravane de nomades qui sauvent la rencontre miraculeuse» et de ciel noir» était Quesnel a déclaré que lorsque fréquents petits restaurants, Saint-Exupéry alimente sa patience en griffonnant sur le papier gaufré qui sert de nappe, un croquis d’une jeune personne à qui il suffit que l’amputation inutile d’ailes ses cheveux est laissé rayonnant pour devenir le Petit Prince ».Progressivement, la messagerie privée de l’auteur montrent la silhouette claire du caractère que nous connaissons. En mai 1940, dans une lettre envoyée à Léon Werth, qui a dédié le livre, apparaît sur son nuage un petit personnage au regard furieux en face d’une planète habitée par un vieux mouton cornu bordée d’arbres et orné à l’avant avec une personnage du petit prince aurait aussi été inspiré par Saint-Exupéry de la personnalité de Pierre Sudreau. Une autre histoire, tenace au Québec, dit le Petit Prince est inspirée par Thomas De Koninck, fils de son ami Charles De Koninck avec qui il a visité le Québec en 1942. Naissance du personnageJe voudrais commencer cette histoire à la manière des contes de fées.’ Le regret du narrateur est claire. Cependant, quand il a été publié, Le Petit Prince n’a pas reçu l’Terre des hommes ou le pilote de guerre, considéré par les Américains comme la plus grande réponse que les démocraties ont trouvé dans Mein Kampf». Pourtant, malgré ses cheveux d’or, son écharpe et son rire délicieux air d’un enfant, le Petit Prince est fondamentalement est né dans la guerre et une image terrifiante d’une planète envahie par trois baobabs que nous n’avons pas coupé de longue haleine avec un sentiment d’urgence’, écrit l’auteur, peuvent penser les trois puissances de l’ petit prince a apparu dans les librairies aux États-Unis en 1942. Mais Saint-Exupéry pense depuis plus de sept ans. Au moins, on peut lire le livre comme une autobiographie discrète.’En 1935, paraît Terre des hommes. Dans le train qui mène à Moscou, Saint-Exupéry a rencontré un couple de travailleurs Entre l’homme et la femme, enfant, en quelque sorte, avait fait son creux et il il se tourna dans son sommeil et son visage m’est apparu dans la nuit . Ah! Comment visage adorable! Il est né à ce couple une sorte de fruit doré. Il est né de ces vêtements lourds que le succès de charme et de grâce. Je me penchai sur le front lisse, sur les lèvres douces moue, et j’ai dit à moi-même, est ici un visage d’un musicien, les enfants Mozart ici, c’est une belle promesse de vie. petits princes des légendes n’étaient pas différents de lui. Le personnage était déjà Décembre 29 de cette même année, Saint-Exupéry tente d’assurer la liaison Paris-Saïgon mais son avion s’est écrasé sur Décembre 31 dans le désert une caravane de nomades qui sauvent la rencontre miraculeuse» et de ciel noir» était Quesnel a déclaré que lorsque fréquents petits restaurants, Saint-Exupéry alimente sa patience en griffonnant sur le papier gaufré qui sert de nappe, un croquis d’une jeune personne à qui il suffit que l’amputation inutile d’ailes ses cheveux est laissé rayonnant pour devenir le Petit Prince ».Progressivement, la messagerie privée de l’auteur montrent la silhouette claire du caractère que nous connaissons. En mai 1940, dans une lettre envoyée à Léon Werth, qui a dédié le livre, apparaît sur son nuage un petit personnage au regard furieux en face d’une planète habitée par un vieux mouton cornu bordée d’arbres et orné à l’avant avec une personnage du petit prince aurait aussi été inspiré par Saint-Exupéry de la personnalité de Pierre Sudreau. Une autre histoire, tenace au Québec, dit le Petit Prince est inspirée par Thomas De Koninck, fils de son ami Charles De Koninck avec qui il a visité le Québec en 1942. Un phénomène d’éditionLe livre, vendu plus de 134 millions d’exemplaires dans le monde entier, traduit en 220 langues et dialectesles langues les plus connues des cinq continents, mais aussi dans des langues moins utilisées comme le breton, le tagalog en papiamento Philippines à Curaçao, le féroïen dans les îles Féroé, le frioulan en Italie, en Aragon, en Espagne, le romanche en Suisse, en quechua en Equateur , du guarani au Paraguay et en espéranto et dans les nombreuses langues de l’Inde hindi, telugu, marathi, le punjabi, le tamoul, malayalam. En 2005, Le Petit Prince a été traduit en toba, une langue amérindienne du nord de l’Argentine, sous le titre Ainsi Shiyaxauolec Nta’a. C’est le premier livre à être traduit dans cette langue le Nouveau d’édition, un phénomène culturel, Le Petit Prince est cent vingt traductions répertoriées à ce jour, plus de 130 000 000 livres, cassettes, DVD, CD audio vendus dans le monde, un musée au Japon, un opéra aux États-Unis et en Allemagne, une intégration musicale en France et en Corée, dans les programmes scolaires au Maroc, Canada, Japon, Corée …Le livre a été initialement publié à New York et l’édition française a été tiré par un nouveau dépistage tard impressions de cette édition, les originaux ne sont pas nouveau numéro dans le Folio au début du vingt et unième siècle restaurée plus tard dans une œuvre d’art édition française de l’original. Indépendamment de la meilleure qualité technique, il a été constaté que plusieurs modèles de l’édition française antérieure ont été révisés par l’éditeur d’autorité pour des raisons de mise en page étoile couverts par l’astronome, par exemple.Suite allographeL’homme d’affaires et poète argentin Alejandro Roemmers a écrit une suite au Petit Prince, avec l’approbation des frères d’Agay, Saint-Exupéry regreso del joven Titre principe, le roman a une sortie limitée en Argentine, les héritiers de Saint- Exupéry refuse toute notion de publication française que l’œuvre originale ne serait pas tombé dans le domaine public, ce qui va arriver en 2033. L’auteur présente dans son livre un adolescent qui découvre petit prince du monde des adultes lors de son voyage. DévouementSaint-Exupéry Le Petit Prince a été consacrée à l’un de son meilleur ami, Léon Werth, écrivain et critique d’art. Ou plutôt, dit-il, l’enfant a été Léon Werth. Mais plus tard, il a regretté de ne pas être dédié à sa femme Consuelo de Saint-Exupéry, qui est l’âme du livre.

Invisibleaux yeux du monde, la jeune fille autrefois rêveuse disparaît peu à peu face à la tyrannie de sa belle-mère et la pression étouffante de devoir donner naissance à un fils. Mais comble du déshonneur, Isra ne met au monde que des filles, dont la fougueuse Deya BROOKLYN, 2008. Deya, 18 ans, est en âge d’être mariée. Elle vit avec ses sœurs et ses

L'auteur Guy de Maupassant L'auteur de Lettre d'un Fou est l'un des plus grands auteurs français ! Maupassant est un auteur du XIXème siècle qui est tout aussi connu que ses pairs, qu'il a d'ailleurs côtoyé, Emile Zola et Gustave Flaubert. Il est né en 1850 et est décédé en 1893. Maupassant est l'auteur de nombreuses nouvelles dont Lettre d'un Fou, mais également de romans comme Bel-Ami ou La Parure qui furent de grands succès. Voici un tableau récapitulatif des plus grandes œuvres de Maupassant TitreGenreDate Boule de SuifNouvelle1880 La Maison TellierNouvelle1881 Mademoiselle FifiNouvelle1882 Une VieRoman1883 ApparitionNouvelle1883 Contes de la BécasseRecueil de Nouvelles1883 Une VendettaNouvelle1883 La ParureNouvelle1884 Le Lit 29Nouvelle1884 ToineNouvelle1885 Bel-AmiRoman1885 Voyage de SantéNouvelle1886 Le Petit FûtNouvelle1886 Le HorlaNouvelle1887 Le Rosier de Mme HussonNouvelle1887 Pierre et JeanRoman1888 Les meilleurs professeurs de Français disponibles4,9 70 avis 1er cours offert !5 85 avis 1er cours offert !4,9 117 avis 1er cours offert !5 39 avis 1er cours offert !4,9 56 avis 1er cours offert !5 38 avis 1er cours offert !4,9 17 avis 1er cours offert !5 111 avis 1er cours offert !4,9 70 avis 1er cours offert !5 85 avis 1er cours offert !4,9 117 avis 1er cours offert !5 39 avis 1er cours offert !4,9 56 avis 1er cours offert !5 38 avis 1er cours offert !4,9 17 avis 1er cours offert !5 111 avis 1er cours offert !C'est partiLettre d'un Fou Partie 1 Lisez en intégralité la nouvelle Lettre d'un Fou grâce à Superprof ! Mon cher docteur, je me mets entre vos mains. Faites de moi ce qu'il vous plaira. Je vais vous dire bien franchement mon étrange état d'esprit, et vous apprécierez s'il ne vaudrait pas mieux qu'on prît soin de moi pendant quelque temps dans une maison de santé plutôt que de me laisser en proie aux hallucinations et aux souffrances qui me harcèlent. Voici l'histoire, longue et exacte, du mal singulier de mon âme. Je vivais comme tout le monde, regardant la vie avec les yeux ouverts et aveugles de l'homme, sans m'étonner et sans comprendre., Je vivais comme vivent les bêtes, comme nous vivons tous, accomplissant toutes les fonctions de l'existence, examinant et croyant voir, croyant savoir, croyant connaître ce qui m'entoure, quand, un jour, je me suis aperçu que tout est faux. C'est une phrase de Montesquieu qui a éclairé brusquement ma pensée. La voici "Un organe de plus ou de moins dans notre machine nous aurait fait une autre intelligence. Enfin toutes les lois établies sur ce que notre machine est d'une certaine façon seraient différentes si notre machine n'était pas de cette façon." J'ai réfléchi à cela pendant des mois, des mois et des mois, et., peu à peu, une étrange clarté est entrée en moi, et cette clarté y a fait la nuit. En effet, nos organes sont les seuls intermédiaires entre le monde extérieur et nous. C'est-à-dire que l'être intérieur, qui constitue le moi, se trouve en contact, au moyen de quelques filets nerveux, avec l'être extérieur qui constitue le monde. Or, outre que cet être extérieur nous échappe par ses proportions, sa durée, ses propriétés innombrables et impénétrables, ses origines, son avenir ou ses fins, ses formes lointaines et ses manifestations infinies, nos organes ne nous fournissent encore sur la parcelle de lui que nous pouvons connaître que des renseignements aussi incertains que peu nombreux. Incertains, parce que ce sont uniquement les propriétés de nos organes qui déterminent pour nous les propriétés apparentes de la matière. Peu nombreux, parce que nos sens n'étant qu'au nombre de cinq, le champ de leurs investigations et la nature de leurs révélations se trouvent fort restreints. Je m'explique. - L'oeil nous indique les dimensions, les formes et les couleurs. Il nous trompe sur ces trois points. Il ne peut nous révéler que les objets et les êtres de dimension moyenne, en proportion avec la taille humaine, ce qui nous a amenés à appliquer le mot grand à certaines choses et le mot petit à certaines autres, uniquement parce que sa faiblesse ne lui permet pas de connaître ce qui est trop vaste ou trop menu pour lui. D'où il résulte qu'il ne sait et ne voit presque rien, que l'univers presque entier lui demeure caché, l'étoile qui habite l'espace et l'animalcule qui habite la goutte d'eau. S'il avait même cent millions de fois sa puissance normale, s'il apercevait dans l'air que nous respirons toutes les races d'êtres invisibles, ainsi que les habitants des planètes voisines, il existerait encore des nombres infinis de races de bêtes plus petites et des mondes tellement lointains qu'il ne les atteindrait pas. Donc toutes nos idées de proportion sont fausses puisqu'il n'y a pas de limite possible dans la grandeur ni dans la petitesse. Notre appréciation sur les dimensions et les formes n'a aucune valeur absolue, étant déterminée uniquement par la puissance d'un organe et par une comparaison constante avec nous-mêmes. Ajoutons que l'oeil est encore incapable de voir le transparent. Un verre sans défaut le trompe. Il le confond avec l'air qu'il ne voit pas non plus. Passons à la couleur. La couleur existe parce que notre oeil est constitué de telle sorte qu'il transmet au cerveau, sous forme de couleur, les diverses façons dont les corps absorbent et décomposent, suivant leur constitution chimique, les rayons lumineux qui les frappent. Toutes les proportions de cette absorption et de cette décomposition constituent les nuances. Donc cet organe impose à l'esprit sa manière de voir, ou mieux sa façon arbitraire de constater les dimensions et d'apprécier les rapports de la lumière et de la matière. Examinons l'ouïe. Plus encore qu'avec l'oeil, nous sommes les jouets et les dupes de cet organe fantaisiste. Deux corps se heurtant produisent un certain ébranlement de l'atmosphère. Ce mouvement fait tressaillir dans notre oreille une certaine petite peau qui change immédiatement en bruit ce qui n'est, en réalité, qu'une vibration. La nature est muette. Mais le tympan possède la propriété miraculeuse de nous transmettre sous forme de sens, et de sens différents suivant le nombre des vibrations, tous les frémissements des ondes invisibles de l'espace. . Cette métamorphose accomplie par le nerf auditif dans le court trajet de l'oreille au cerveau nous a permis de créer un art étrange, la musique, le plus poétique et le plus précis des arts, vague comme un songe et exact comme l'algèbre. Comment trouver des cours de français afin de réviser ? Lettre d'un Fou Partie 2 Il faut s'accrocher pour lire toute la nouvelle Lettre d'un Fou ! Que dire du goût et de l'odorat ? Connaîtrions-nous les parfums et la qualité des nourritures sans les propriétés bizarres de notre nez et de notre palais ? L'humanité pourrait exister cependant sans l'oreille, sans le goût et sans l'odorat, c'est-à-dire sans aucune notion du bruit, de la saveur et de l'odeur. Donc, si nous avions quelques organes de moins, nous ignorerions d'admirables et singulières choses, mais si nous avions quelques organes de plus, nous découvririons autour de nous une infinité d'autres choses que nous ne soupçonnerons jamais faute de moyen de les constater. Donc, nous nous trompons en jugeant le Connu, et nous sommes entourés d'inconnu inexploré. Donc, tout est incertain et appréciable de manières différentes. Tout est faux, tout est possible, tout est douteux. Formulons cette certitude en nous servant du vieux dicton "Vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà." Et disons vérité dans notre organe, erreur à côté. Deux et deux ne doivent plus faire quatre en dehors de notre atmosphère. Vérité sur la terre, erreur plus loin, d'où je conclus que les mystères entrevus comme l'électricité, le sommeil hypnotique, la transmission de la volonté, la suggestion, tous les phénomènes magnétiques, ne nous demeurent cachés, que parce que la nature ne nous a pas fourni l'organe, ou les organes nécessaires pour les comprendre. Après m'être convaincu que tout ce que me révèlent mes sens n'existe que pour moi tel que je le perçois et serait totalement différent pour un autre être autrement organisé, après en avoir conclu qu'une humanité diversement faite aurait sur le monde, sur la vie, sur tout, des idées absolument opposées aux nôtres, car l'accord des croyances ne résulte que de la similitude des organes humains, et les divergences d'opinions ne proviennent que des légères différences de fonctionnement de nos filets nerveux, j'ai fait un effort de pensée surhumain pour soupçonner l'impénétrable qui m'entoure. Suis-je devenu fou ? Je me suis dit "Je suis enveloppé de choses inconnues." J'ai supposé l'homme sans oreilles et soupçonnant le son comme nous soupçonnons tant de mystères cachés, l'homme constatant des phénomènes acoustiques dont il ne pourrait déterminer ni la nature, ni la provenance. Et j'ai eu peur de tout, autour de moi, peur de l'air, peur de la nuit. Du moment que nous ne pouvons connaître presque rien, et du moment que tout est sans limites, quel est le reste ? Le vide n'est pas ? Qu'y a-t-il dans le vide apparent ? Et cette terreur confuse du surnaturel qui hante l'homme depuis la naissance du monde est légitime puisque le surnaturel n'est pas autre chose que ce qui nous demeure voilé ! Alors j'ai compris l'épouvante. il m'a semblé que je touchais sans cesse à la découverte d'un secret de l'univers. J'ai tenté d'aiguiser mes organes, de les exciter, de leur faire percevoir par moments l'invisible. Je me suis dit "Tout est un être. Le cri qui passe dans l'air est un être comparable à la bête puisqu'il naît, produit un mouvement, se transforme encore pour mourir. Or, l'esprit craintif qui croit à des êtres incorporels n'a donc pas tort. Qui sont-ils ?" Combien d'hommes les pressentent, frémissent à leur approche, tremblent à leur inappréciable contact. On les sent auprès de soi, autour de soi, mais on ne les peut distinguer, car nous n'avons pas l'oeil qui les verrait, ou plutôt l'organe inconnu qui pourrait les découvrir. Alors, plus que personne, je les sentais, moi, ces passants surnaturels. Etres ou mystères ? Le sais-je ? Je ne pourrais dire ce qu'ils sont, mais je pourrais toujours signaler leur présence. Et j'ai vu - j'ai vu un être invisible - autant qu'on peut les voir, ces êtres. Lettre d'un Fou Partie 3 Lettre d'un Fou est le récit d'un malade qui parle à son docteur. Je demeurais des nuits entières immobile, assis devant ma table, la tête dans mes mains et songeant à cela, songeant à eux. Souvent j'ai cru qu'une main intangible, ou plutôt qu'un corps insaisissable, m'effleurait légèrement les cheveux. Il ne me touchait pas, n'étant point d'essence charnelle, mais d'essence impondérable, inconnaissable. Or, un soir, j'ai entendu craquer mon parquet derrière moi. Il a craqué d'une façon singulière. J'ai frémi. Je me suis tourné. Je n'ai rien vu. Et je n'y ai plus songé. Mais le lendemain, à la même heure, le même bruit s'est produit. J'ai eu tellement peur que je me suis levé, sûr, sûr, sûr, que je n'étais pas seul dans ma chambre. On ne voyait rien pourtant. L'air était limpide, transparent partout. Mes deux lampes éclairaient tous les coins. Le bruit ne recommença pas et je me calmai peu à peu ; je restais inquiet cependant, je me retournais souvent. Le lendemain je m'enfermai de bonne heure, cherchant comment je pourrais parvenir à voir l'invisible qui me visitait. Et je l'ai vu. J'en ai failli mourir de terreur. J'avais allumé toutes les bougies de ma cheminée et de mon lustre. La pièce était éclairée comme pour une fête. Mes deux lampes brûlaient sur ma table. En face de moi, mon lit, un vieux lit de chêne à colonnes. A droite, ma cheminée. A gauche, ma porte que j'avais fermée au verrou. Derrière moi. une très grande armoire à glace. Je me regardai dedans. J'avais des yeux étranges et les pupilles très dilatées. Puis je m'assis comme tous les jours. Le bruit s'était produit, la veille et l'avant-veille, à neuf heures vingt-deux minutes. J'attendis. Quand arriva le moment précis, je perçus une indescriptible sensation, comme si un fluide, un fluide irrésistible eût pénétré en moi par toutes les parcelles de ma chair, noyant mon âme dans une épouvante atroce et bonne. Et le craquement se fit, tout contre moi. Je me dressai en me tournant si vite que je faillis tomber. On y voyait comme en plein jour, et je ne me vis pas dans la glace ! Elle était vide, claire, pleine de lumière. Je n'étais pas dedans, et j'étais en face, cependant. Je la regardais avec des yeux affolés. Je n'osais pas aller vers elle, sentant bien qu'il était entre nous, lui, l'invisible, et qu'il me cachait. Oh ! comme j'eus peur ! Et voilà que je commençai à m'apercevoir dans une brume au fond du miroir, dans une brume comme à travers de l'eau ; et il me semblait que cette eau glissait de gauche à droite, lentement, me rendant plus précis de seconde en seconde. C'était comme la fin d'une éclipse. Ce qui me cachait n'avait pas de contours, mais une sorte de transparence opaque s'éclaircissant peu à peu. Et je pus enfin me distinguer nettement, ainsi que je le fais tous les jours en me regardant. Je l'avais donc vu ! Et je ne l'ai pas revu. Mais je l'attends sans cesse, et je sens que ma tête s'égare dans cette attente. Je reste pendant des heures, des nuits, des jours, des semaines, devant ma glace, pour l'attendre ! Il ne vient plus. Il a compris que je l'avais vu. Mais moi je sens que je l'attendrai toujours, jusqu'à la mort, que je l'attendrai sans repos, devant cette glace, comme un chasseur à l'affût. Et, dans cette glace, je commence à voir des images folles, des monstres, des cadavres hideux, toutes sortes de bêtes effroyables, d'êtres atroces, toutes les visions invraisemblables qui doivent hanter l'esprit des fous. Voilà ma confession, mon cher docteur. Dites-moi ce que je dois faire ?

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