14 octobre 2010 4 14 /10 /octobre /2010 0800 Pour le jeudi en poésie chez les "Croqueurs de mots" Robert Desnos est un poète français né le 04 juillet 1900 à Paris et mort du typhus le 08 juin 1945 au Camp de concentration de Theresienstadt en Tchécoslovaquie à peine libérée du joug de l'Allemagne nazie. J'ai tant rêvé de toi J'ai tant rêvé de toi que tu perds ta réalité. Est-il encore temps d'atteindre ce corps vivant et de baiser sur cette bouche la naissance de la voix qui m'est chère ? J'ai tant rêvé de toi que mes bras habitués, en étreignant ton ombre, à se croiser sur ma poitrine ne se plieraient au contour de nos corps, peut-être. Et que, devant l'apparence réelle de ce qui me hante et me gouverne depuis des jours et des années, je deviendrais une ombre sans doute. Ô balances sentimentales. J'ai tant rêvé de toi qu'il n'est plus temps sans doute que jem'éveille. Je dors debout, le corps exposé à toutes les apparences de la vie et de l'amour et toi, la seule qui compte aujourd'hui pour moi, je pourrais moins toucher ton front et tes lèvres que les premières lèvres et le premier front venus. J'ai tant rêvé de toi, tant marché, parlé, couché avec ton fantôme qu'il ne me reste plus peut-être, et pourtant, qu'à être fantôme parmi les fantômes et plus ombre cent fois que l'ombre qui se promène et se promènera allègrement sur le cadran solaire de ta vie. Mamie Claude - dans PoésiesJai tant rêvé de toi que mes bras habitués En étreignant ton ombre A se croiser sur ma poitrine ne se plieraient pas Au contour de ton corps, peut-être. Et que, devant l'apparence réelle de ce qui me hante Et me gouverne depuis des jours et des années, Je deviendrais une ombre sans doute. O balances sentimentales. Voir la suite. Articles en rapport. Le dernier poème Robert
Peu avant le décès de l'écrivain Hervé Guibert, survenu en 1991, Patrick Poivre d'Arvor s'entretenait avec lui lors d'une émission télévisée sur la notion de mort chez Thomas Bernhard. Manière pour le journaliste de préciser à son invité ses propres influences artistiques et sa grande attirance pour l'oeuvre de l'écrivain autrichien. Une oeuvre noire dont on retrouve en filigrane bon nombre d'aspects dans les romans publiés par un Patrick Poivre d'Arvor fin scrutateur des tragédies humaines. Le dernier en date, qu'il a écrit avec son frère Olivier, ne déroge pas à la règle. Après la figure de Lawrence d'Arabie servant l'an dernier de socle au roman Disparaître là encore un récit sur la mort, les deux frères Poivre ont pris comme modèle central le poète Robert Desnos, né le 4 juillet 1900 à Paris et mort en déportation à Terezin, en Tchécoslovaquie, le 8 juin 1945. Avec son titre emprunté à un poème de Desnos, J'ai tant rêvé de toi est d'abord un respectueux hommage à Robert le diable», cet écrivain engagé contre la barbarie nazie, connu surtout pour ses poèmes pour enfants, qui fut traité de juif» et de philoyoutre» par Céline et qui, en homme d'honneur, gifla au Harry's Bar le journaliste antisémite Alain Laubreaux. Pour raconter sa fin tragique les frères Poivre ont choisi de relier son destin à celui d'une certaine Youki Roussel, jeune fille née à Sarcelles le 29 avril 1969 dont le prénom, qui veut dire neige rose» en japonais, a été choisi par sa mère en l'honneur du grand amour de Robert Desnos. La mort, encore et toujours, dans des pages pleines de pudeur sur le cancer qui devait emporter la mère de Youki, un autre élément révélateur de ce roman écrit par touches impressionnistes. Petite, celle que l'on appelait la Furtive» allait et venait, la peau et les os», en quête de reconnaissance. On comprend que les frères Poivre ont mis beaucoup de leurs douleurs familiales dans ce personnage de Youki, atteinte d'un mal de vivre chronique, et se définissant comme une fille stabilisée». C'est elle la narratrice de J'ai tant rêvé de toi. Elle a 26 ans. Elle prépare une thèse sur L'inachevé chez Desnos», et rencontre pour cela, à Prague, le grand écrivain Pavel Kampa qui a recueilli le dernier souffle de Desnos à la sortie du camp de Terezin. Sa mère ayant eu une aventure amoureuse avec ce poète intellectuel tchèque, Youki demeure persuadée que Pavel Kampa est ce père qu'elle n'a jamais connu. L'énigme du livre se trouve dans cette question douloureuse traitée dans une écriture métaphorique, avec des chapitres composés de morceaux de poèmes de Desnos dont le célèbre Les ongles des femmes seront des cygnes étranglés». Réflexion sur le mensonge, la psychanalyse, la paternité et l'Histoire, J'ai tant rêvé de toi est un roman complexe, dérangeant et terriblement personnel. Les plus lus OpinionsLa chronique de Marion Van RenterghemPar Marion Van RenterghemLa chronique de Sylvain FortPar Sylvain FortLa chronique du Pr Gilles PialouxPar le Pr Gilles PialouxLa chronique de Pierre AssoulinePierre Assouline
Jai tant rêvé de toi, de Robert Desnos. Ce poème, je le disais dans le spectacle La Liberté ou l’amour, produit par ma compagnie, Les enfants du paradis. En 1995, je l’ai joué dans le cadre du cinquantenaire de la disparition de Robert le diable. Lors de cette soirée était présent Michel Arbatz qui a, lui, présenté un récital chanté et adapté des textes de Desnos.403 ERROR The Amazon CloudFront distribution is configured to block access from your country. We can't connect to the server for this app or website at this time. There might be too much traffic or a configuration error. Try again later, or contact the app or website owner. If you provide content to customers through CloudFront, you can find steps to troubleshoot and help prevent this error by reviewing the CloudFront documentation. Generated by cloudfront CloudFront Request ID CaE3KJ3UsRNEXLt2RLNZkTfQLNPlJYh0GrRAXR9j85tZOSWxKcqmng==
Jai tant rêvé de toi, tant marché, parlé, couché avec ton fantôme qu'il ne me reste plus peut-être, et pourtant, qu'à être fantôme parmi les fantômes et plus ombre cent fois que l'ombre qui se promène et se promènera allégrement sur le cadran solaire de ta vie. Robert Desnos (1900 - 1945)
Poser sa tête sur un oreiller Et sur cet oreiller dormir Et dormant rêver À des choses curieuses ou d’avenir, Rêvant croire à ce qu’on rêve Et rêvant garder la notion De la vie qui passe sans trêve Du soir à l’aube sans rémission. Ceci est presque normal, Ceci est presque délicieux Mais je plains ceux Qui dorment vite et mal, Et, mal éveillés, rêvent en marchant. Ainsi j’ai marché autrefois, J’ai marché, agi en rêvant, Prenant les rues pour les allées d’un bois. Une place pour les rêves Mais les rêves à leur place. 1936
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